Bételgeuse, Altaïr, Rigel, Véga, Gémeaux,
Je chanterai ce soir pour les étoiles seules
Et les humbles grillons stridulant près des meules.
Ma voix se fera douce et musique mes mots.
Je ne gémirai pas à l’ombre des ormeaux,
Comme en ces vieux refrains chéris par nos aïeules.
Simplement je rattache, hors des complaintes veules,
Le chaînon de ma vie à des maillons jumeaux.
Dans mon âme endeuillée une intime blessure
A nouveau saigne un peu, tandis que je susurre
Les noms, le souvenir de ceux qui ne sont plus.
Auréolés d’amour, purifiés d’absence,
Ils écoutent, muets, sous la dalle reclus,
Un arioso lent que ma douleur cadence.