La solitude en fond, le sommeil en cavale,
Glu collant à la peau, l’obscurité fait mal
D’abord, comme un étau, la griffe d’un chacal
Accrochée à mon corps. Froide nuit cannibale.
Reculez, reculez, ténèbres vénéneuses !
La lumière intérieure, en geyser, de mes yeux
Fuse, l’imaginaire étreint l’abîme ombreux,
Le féconde , le peint de couleurs prodigieuses.
Alors, la nuit se double d’un effet de moire.
C’était hier. Avant. Mes deux mains dans le noir
Epousent des tracés, réinventent l’espoir
De séquences d’amours telles qu’on n’ose y croire.
La caresse éveillant des boutons solitaires,
D’une flaque de larmes, l’instant d’un éclair,
Explose une corolle, un nénuphar de chair
Frissonnant de plaisir en des spasmes solaires.