Les nuages se disloquent
Et jettent leurs habits noirs
Tels des curés qui se défroquent
Libérés, gonflés d’espoir
Solitaire, tu soliloques
En te demandant bien pourquoi
Cette année, le printemps évoque
L’ennui davantage que la joie
Dieu Soleil que l’on invoque
Quand la peau se plisse de froid
L’on voudrait changer d’époque
Changer le temps, garder la foi
L’hiver dans son lit, suffoque
Au mois d’avril l’on voudrait croire
Fragile comme une pendeloque
Le soleil luit sur son perchoir
Dernières gouttes de pluie : plic ! Ploc !
Le gris du ciel s’encre de bleu
De cette averse tu te moques
À la tristesse tu dis adieu.
Extrait de «Odes et Colères » (2008)