Dire : « Je t’aime » à l’imparfait,
Vraiment cela m’est impossible.
Or la Parque t’a pris pour cible,
Je hais le mal qu’elle m’a fait.
Selon ton instante prière,
Dans ma chambre, quand le jour fuit,
Je te susurre : « Bonne nuit
A toi qui vis dans la Lumière. »
Parfois je sens que tu réponds
Car l’air vibre de ta présence,
Tu respires dans le silence :
Non, tu n’as pas coupé les ponts.
Bien plus souvent, hélas, le vide
M’étreint le cœur, glace mes os,
Ne me laisse point de repos
Et me ronge comme un acide.
Ainsi me revient cet effroi
Lors d’un rêve prémonitoire :
Indifférent à notre histoire,
Tu me toisais d’un œil si froid…