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Archive journalière du 22 fév 2013

Désarroi

Triste, novembre arrive, escorté de grisaille,
De ciels chargés et lourds comme un cercueil plombé.
A l’heure du repos, quand le jour est tombé,
Je tente de répondre au doute qui m’assaille.

Comment, sans ton appui, reprendre la bataille ?
Tu m’en disais capable ; or je vais, dos courbé,
Je traîne ma misère et, l’esprit absorbé,
Guette si tu reviens me prendre par la taille.

Trop de pleurs contenus ont asséché mes yeux.
Dans l’Olympe céleste où ton rire joyeux
Doit vibrer de bonheur, connais-tu ma détresse ?

Depuis que nulle part je n’entends plus ta voix,
Mon être se refuse aux moments d’allégresse
Qu’il lui faut vivre seul, pour la première fois.

Jardin de la sérénité infinie

Outre temps, du toit enneigé d’un monde inspiré, à travers les âges nus, un Océan de sagesse est venu offrir un libre hommage à l’empire des puissances terrestres, dans ce jardin de la sérénité infinie…

Lac tranquille aux nénuphars cloisonnés, entre les joncs manchonnés de velours noir, entre le rose nacré des calices étoilés, entre les lotus blancs et les iris en liens de sang bleu, sur ses lèvres mordorées, l’onde, joueuse à peine, unit de sa robe suave l’immense étendue de ses riches émaux dans la tiédeur du soir.

Un savant silence peint le fond d’or d’un théâtre naturel où déjà se meuvent des apparences porteuses de lampions aux trouées de vivants soleils. Les fourreaux emblématiques de processionnaires égéries franchissent l’ombre du poirier où se dénouèrent tant de subtiles intrigues; froissement de la soie sur des semelles muettes jusqu’aux abords du pavillon de la bienfaisance où sera bientôt servi le festin des cultures de l’esprit dans la faïence précieuse des émerveillements.

Sous les masques de jade qui ont traversé des siècles de marbre, dans la plainte des cordes pincées au quart d’émoi, s’insinue l’extatique sourire du bouddha repu de sagesse. Songeant sans doute aux lointains guerriers d’argile dans les travées de l’empire d’un mort ; empreinte fossilisée d’une monstrueuse folie en marche vers les portiques du néant. Armée d’orphelins dépouillés de leur âme et dressés dans leur superbe creuse, admirables fantômes des exploits consignés dans le dogme des vanités ; réincarnation glaiseuse d’un orgueil ébloui, gardant la poussière d’un improbable tombeau.

O que s’arrête, rien qu’une heure, le cours des turpitudes et des vénalités !

Le temps de boire les soifs de beauté dans la sombre laque des pupilles où dansent les feux mouillés d’une trouble tendresse.

Mouvance des mains, mouvance des corps, chorégraphie des mimes subjugueurs sur la scène des abandons consentis, le charme emprunte les chemins d’une langue sibylline pour réduire la raison à son lit de jouissance.

Séraphiques vénustés, sentinelles d’une Chine éternelle, officiant au seuil d’un éden qui surpasse les splendeurs de la Cité céleste dans ses ordonnancements lithiques et de santal…Cette nuit sera un fleuve de purs diamants où s’abreuvent les dieux de toutes les félicités !




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