Marie-France Genèvre nous propose le sondage suivant :
« Que faut-il pour qu’un poème devienne célèbre ? »
Vous pouvez voter ci-contre.
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Surtout du bol je trouve, celui d’être remarqué et pas passé à la trappe
car quand on voit la profusion d’écrits, pour qu’un se détache, pas qu’il se retrouve enterré et reste dans l’inconnu oui, ça tient aussi de la chance.
c tomber au bon moment aussi.
Un peu tout cela à la fois, sans doute ! Je parie que c’est la réponse qui va l’emporter ! Mais c’est vrai aussi qu’il faut la chance et peut-être se montrer opportuniste – tiens on l’a oublié l’opportunisme ! – et écrire un texte percutant sur un thème d’actualité…
un poème devenir célèbre à notre époque je n’y crois pas, vu le nombre! c’est comme la peinture, un magnifique tableau sera noyé dans la masse ….. il ne faut pas penser « célébrité » mais faire ce que l’on aime sans y penser, c’est une chose quasi-impossible !
Etre dans « le monde » , avoir les relations surtout
connaître les bonnes personnes, être en vue, compte plus que le talent désormais , je me suis faite une raison depuis longtemps…parfois la chance peut être au RDV une suite de circonstances ….voilà
Moi cela ne m’empêche de rien , je fais tout écrire et peindre et autre ….car je peux et j’aime tout cela
et je suis en bonne santé avec mes facultés intellectuelles
alors cela compte et c’est l’essentiel
bisousssssssssssssssss
katyL
Et ne pas s’endormir sur ses lauriers
et le système, on l’oublie, être dans le système, c’est à dire être « commercial »…regardez les auteurs « préférés des français », ceux qui rapportent, comme les chanteurs, les films ou les spectacles, ne sont pas toujours les meilleurs…
Oublier le système… Oui, c’est sûr ! Mais il faut bien vivre ! Je peux comprendre qu’un artiste fasse de l’alimentaire en attendant que son talent soit reconnu…
Il serait intéressant de savoir ce que les deux visiteurs qui ont voté « autres » nous disent ce qu’ils mettent dans ce mot.
Frapper à la bonne porte et baisser son froc!
Le propos est un peu trivial mais je l’ai quand même validé car il reflète une certaine réalité…
Peut-être l’un des deux auteurs qui ont voté « autre »a-t-il pensé au fait qu’un bon scandale (genre « meurtre révoltant » ou quelque chose de la même veine) fait qu’alors, on se penche sur son auteur et que, si celui-ci a »pondu » quelque chose d’intéressant, on met en lumière son oeuvre qui prend soudain un étonnant relief…
(Pas conseillé pour autant!…)
Figure-toi que j’y ai déjà pensé ! Si je commettais un meurtre bien sanglant, je pourrais en faire un bouquin qui se vendrait à coup sûr et du coup, on s’arracherait mes précédents ouvrges ! Le problème est que je ne sais pas trop qui trucider !… J’hésite…
…Cherche bien, Isa…
Et suis mon regard!…
Je rigole!!!!!
Ben… le problème est qu’il y a des cibles dans toutes les directions. Alors atteinte d’un strabisme divergent puis convergent, je perds le nord et ne sais plus vers qui me tourner !!! Moi aussi j’rigole !
Bon Dieu, planquons nous!….
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Benedetto Croce il disait que jusqu’à les dix-huit ans tout ils écrivent poésies et que de cet âge en puis, il y a seulement deux catégories de gens qu’ils continuent à écrire: les vrais poètes et les vrais crétins. Le grand succès d’une oeuvre est quelque chose d’impondérable, mais je crois que de base cette chose faite la différence..je ne sais pas où réside le germe d’une grande oeuvre, mais je sais qu’il est où le monde entier il se reconnaît y inexplicablement et il trouve voix… : )))
Les vrais poètes et les vrais crétins ? Euh… on peut être les deux à la fois !…
Je revendique le titre Ô combien envié de « vrai crétin » pour avoir continué à écrire jusqu’à mon âge avancé…..
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hehehehe… et comment!!!…voilà parce qu’ils se sont inventés les « auter-compositeur! » Ainsi comme tu dis il pouvait exister les deux à la fois.. : ))))
Peut-être qui où il absenter les poètes pour aller à la toilette et ils flânent les crétins, ils se trouvent les idées plus honnêtes???
(un précepte pour moi ai été toujours sacré « si l’énergie suit la pensée », les mots qui nous forgeons ils peuvent porter création ou destruction…et c’est une belle responsabilité au niveau énergétique…il est pour celui-ci qui j’aime ce que tu écris Iza..: )) bises
Le droit d’écrire poésies est « sacro santo » et de tous, comme continuer à lui faire est une chose merveilleuse!..mais voir si ce qu’on écrit il contient l’exubérance créatrice nécessaire c’est une autre paire de manches..
Dans le doute je reste moi aussi entre la catégorie « vrais crétins » pour pouvoir continuer à le faire..
Et là se pose une question intéressante:
Y aurait-il de faux crétins?…
Il y a bien des faucons Jo!!!!
le roi est sans doute moins stupide de ceux qui le considèrent un roi…: )))
Certes, Marie-France!
Mais le faucon vole si haut, l’oeil impitoyable sondant la terre et même les …crêtes (… hein…)que l’on ne saurait établir ce qu’il sonde le plus, de l’infini du monde…ou de la bêtise ras les pâquerettes.
les… crêtes (…hein…) ! Ah ah ! J’ai dû balayer les précédents commentaires pour piger ! Trop fort Jo, à une heure aussi tardive !!!
une considération merveilleuse…
Merci Isa!
Avec un thème pareil, on préfère rire un peu pour…Conjurer le sort…
Merci Sara!
Petite confidence: Ayant de la famille en Italie et plus précisément à Pescara (ou vécut Benedetto CROCE) j’ai , bien sûr, entendu parler du Poète délicat qu’il fut.
oh parents italiens « che bello! » et puis Pescare est une ville splendide…oui Croce il était de celles parties là. quand je l’ai étudié à l’université j’ai lui aimé beaucoup surtout pour sa « Philosophie de l’esprit »..maintenant c’est une figure presque oubliée mais il a été le premier grand anarchique de lequel Fabrice De André a tiré inspiration aussi..mes parents m’ont élevé avec ses chansons…quant j’étais petite j’épuisais ma mère parce qu’elle avant d’endormir me chantât « Marinella. »…. et de certain pour mon coeur il y n’a pas oeuvre qu’il soit plus célèbre…: )))))
Pour qu’un poème, ou un vrai poète, ou un véritable auteur-compositeur, connaisse le succès, il faut un peu tout à la fois, comme voter plus haut, mais aussi il faut tout sacrifier à cela…. Bien sûr il est nécessaire d’avoir du talent, mais cela ne suffit pas…. Il ne faut plus vivre que pour cela…
Ce que je n’ai pas fait par exemple, j’avais tant d’autres choses à faire et à vivre…. Ce qui ne veut pas dire, si je prends mon cas personnel, que j’aurais connu le succès, mais je n’ai pas poussé certaines portes au bon moment et je sais où et quand sont mes erreurs et mes mauvais choix…. Mais on a qu’une vie, hélas….
Comme me disait Mireille quand j’étais à son petit conservatoire :
« Dans la vie il faut choisir, chanter ou manger »….
Hé oui, des fois nous tardons à prendre notre envol et puis il est trop tard….
Cela me fait penser à ce magnifique poème de Richepin dont certains extraits furent mis en musique par Brassens….
Lisez le entier, il dit tout ce qu’il faut dire à ce sujet:
Les oiseaux de passage
C’est une cour carrée et qui n’a rien d’étrange :
Sur les flancs, l’écurie et l’étable au toit bas ;
Ici près, la maison ; là-bas, au fond, la grange
Sous son chapeau de chaume et sa jupe en plâtras.
Le bac, où les chevaux au retour viendront boire,
Dans sa berge de bois est immobile et dort.
Tout plaqué de soleil, le purin à l’eau noire
Luit le long du fumier gras et pailleté d’or.
Loin de l’endroit humide où gît la couche grasse,
Au milieu de la cour, où le crottin plus sec
Riche de grains d’avoine en poussière s’entasse,
La poule l’éparpille à coups d’ongle et de bec.
Plus haut, entre les deux brancards d’une charrette,
Un gros coq satisfait, gavé d’aise, assoupi,
Hérissé, l’œil mi-clos recouvert par la crête,
Ainsi qu’une couveuse en boule est accroupi.
Des canards hébétés voguent, l’oeil en extase.
On dirait des rêveurs, quand, soudain s’arrêtant,
Pour chercher leur pâture au plus vert de la vase
Ils crèvent d’un plongeon les moires de l’étang.
Sur le faîte du toit, dont les grises ardoises
Montrent dans le soleil leurs écailles d’argent,
Des pigeons violets aux reflets de turquoises
De roucoulements sourds gonflent leur col changeant.
Leur ventre bien lustré, dont la plume est plus sombre,
Fait tantôt de l’ébène et tantôt de l’émail,
Et leurs pattes, qui sont rouges parmi cette ombre,
Semblent sur du velours des branches de corail.
Au bout du clos, bien loin, on voit paître les oies,
Et vaguer les dindons noirs comme des huissiers.
Oh ! qui pourra chanter vos bonheurs et vos joies,
Rentiers, faiseurs de lards, philistins, épiciers ?
Oh ! vie heureuse des bourgeois ! Qu’avril bourgeonne
Ou que décembre gèle, ils sont fiers et contents.
Ce pigeon est aimé trois jours par sa pigeonne ;
Ca lui suffit, il sait que l’amour n’a qu’un temps.
Ce dindon a toujours béni sa destinée.
Et quand vient le moment de mourir il faut voir
Cette jeune oie en pleurs : » C’est là que je suis née ;
Je meurs près de ma mère et j’ai fait mon devoir. »
Elle a fait son devoir ! C’est à dire que oncque
Elle n’eut de souhait impossible, elle n’eut
Aucun rêve de lune, aucun désir de jonque
L’emportant sans rameurs sur un fleuve inconnu.
Elle ne sentit pas lui courir sous la plume
De ces grands souffles fous qu’on a dans le sommeil,
pour aller voir la nuit comment le ciel s’allume
Et mourir au matin sur le coeur du soleil.
Et tous sont ainsi faits ! Vivre la même vie
Toujours pour ces gens-là cela n’est point hideux
Ce canard n’a qu’un bec, et n’eut jamais envie
Ou de n’en plus avoir ou bien d’en avoir deux.
Aussi, comme leur vie est douce, bonne et grasse !
Qu’ils sont patriarcaux, béats, vermillonnés,
Cinq pour cent ! Quel bonheur de dormir dans sa crasse,
De ne pas voir plus loin que le bout de son nez !
N’avoir aucun besoin de baiser sur les lèvres,
Et, loin des songes vains, loin des soucis cuisants,
Posséder pour tout cœur un viscère sans fièvres,
Un coucou régulier et garanti dix ans !
Oh ! les gens bienheureux !… Tout à coup, dans l’espace,
Si haut qu’il semble aller lentement, un grand vol
En forme de triangle arrive, plane et passe.
Où vont-ils ? Qui sont-ils ? Comme ils sont loin du sol !
Les pigeons, le bec droit, poussent un cri de flûte
Qui brise les soupirs de leur col redressé,
Et sautent dans le vide avec une culbute.
Les dindons d’une voix tremblotante ont gloussé.
Les poules picorant ont relevé la tête.
Le coq, droit sur l’ergot, les deux ailes pendant,
Clignant de l’œil en l’air et secouant la crête,
Vers les hauts pèlerins pousse un appel strident.
Qu’est-ce que vous avez, bourgeois ? soyez donc calmes.
Pourquoi les appeler, sot ? Ils n’entendront pas.
Et d’ailleurs, eux qui vont vers le pays des palmes,
Crois-tu que ton fumier ait pour eux des appas ?
Regardez-les passer ! Eux, ce sont les sauvages.
Ils vont où leur désir le veut, par-dessus monts,
Et bois, et mers, et vents, et loin des esclavages.
L’air qu’ils boivent ferait éclater vos poumons.
Regardez-les ! Avant d’atteindre sa chimère,
Plus d’un, l’aile rompue et du sang plein les yeux,
Mourra. Ces pauvres gens ont aussi femme et mère,
Et savent les aimer aussi bien que vous, mieux.
Pour choyer cette femme et nourrir cette mère,
Ils pouvaient devenir volaille comme vous.
Mais ils sont avant tout les fils de la chimère,
Des assoiffés d’azur, des poètes, des fous.
Ils sont maigres, meurtris, las, harassés. Qu’importe !
Là-haut chante pour eux un mystère profond.
A l’haleine du vent inconnu qui les porte
Ils ont ouvert sans peur leurs deux ailes. Ils vont.
La bise contre leur poitrail siffle avec rage.
L’averse les inonde et pèse sur leur dos.
Eux, dévorent l’abîme et chevauchent l’orage.
Ils vont, loin de la terre, au dessus des badauds.
Ils vont, par l’étendue ample, rois de l’espace.
Là-bas, ils trouveront de l’amour, du nouveau.
Là-bas, un bon soleil chauffera leur carcasse
Et fera se gonfler leur cœur et leur cerveau.
Là-bas, c’est le pays de l’étrange et du rêve,
C’est l’horizon perdu par delà les sommets,
C’est le bleu paradis, c’est la lointaine grève
Où votre espoir banal n’abordera jamais.
Regardez-les, vieux coq, jeune oie édifiante !
Rien de vous ne pourra monter aussi haut qu’eux.
Et le peu qui viendra d’eux à vous, c’est leur fiente.
Les bourgeois sont troublés de voir passer les gueux.
Jean Richepin
C’est ça la poésie!…. ça me fout la chair de poule….
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Oui, c’est de la belle poésie !
oui Zaz, il y a TOUT dans ce texte…..
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Ce poème équivaut à une claque !
Superbe !
magnifique !! superbe!! de la vraie poésie
comme toi la chair de poule
katyL
Que de choses dites dans « Les oiseaux de passage », d’images, de remue-ménage!!!!
…qui me font penser à des mots de Souchon, qui l’air de rien, tient un langage à décoder.
« Il a tourné sa vie dans tous les sens
Pour savoir si ça avait un sens l’existence
Il a demandé leur avis à des tas de gens ravis
Ravis, ravis, de donner leur avis sur la vie
Il a traversé les vapeurs des derviches tourneurs
Des haschich fumeurs et il a dit
La vie ne vaut rien, rien, rien, la vie ne vaut rien…
Comme la vie c’est détergeant
Et comme ça nettoie les gens
« Et leurs pattes, qui sont rouges parmi cette ombre »
…(Ca m’embête un peu…)
Quoi qui t’embête Jo…..
Il a changé la césure?….
il a fait 4/8 au lieu de 6/6…. je suppose pour ne pas faire la césure après « sont » ce qui serait encore moins bien….
Je pense que ce n’est pas grand-chose comme licence poètique…. Il faudrait entendre l’auteur mais je crains qu’il ne soit trop tard….
Moi, ça me dérange pas trop dans ce magnifique texte….
Qu’en pensent les habitués du « classique »?….
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C’est surtout que ça ne « chante »pas!
Jo? Je viens de percuter que c’était Joëlle….
Bon alors pour rester dans le ton, il ne faut pas tous voir par le « petit trou de la césure »….
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Ce vers est à considérer comme un vers romantique au rythme
ternaire en le prononçant avec deux temps d’arrêt léger :
Et leurs pattes/qui sont rouges/parmi les ombres
C’est un poète classique qui propose cette interprètation
qui permet un effet d’image au sein du ronron d’alexandrins
habituels.
Excellent, Claudio!
(Bon, du coup, je dirai que si ça ne chante pas, ça fredonne!)
Je crois que tu es dans le vrai, Professeur Chiron….
Il y a quand même des « pointures » à la SPAF Lorraine….
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Regardant toujours sans discrétion par le petit trou de la césure, ce vers m’a également interpellé, d’autant que c’est par le quatrain commençant par ce vers que Brassens a construit sa chanson, les oiseaux de passages….
« Oh ! vie heureuse des bourgeois ! /// Qu’avril bourgeonne »
La césure 8/4 rompt aussi le ronron des alexandrins….
Ce poème étant relativement long, 27 quatrains, Richepin, le rebelle, aurait sciemment provoqué ces ruptures de rythme par cette licence et rompu sciemment la césure habituelle 6/6 en mettant un alexandrin 8/4 que l’on qualifie de « semi-ternaire » pour provoquer un « effet de sens »….
Quoiqu’il en soit c’est un chef-d’œuvre….
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