C’est le temps des mutantes
Au visage de poisson,
Des volumes qu’on arpente,
Des effrayants ballons.
Tout ça gonfle et augmente
Au caprice de la dame.
On taillade, on édente.
On n’en fait pas un drame.
Prothèses et ablations,
Ça tourne sur le billard.
De fessiers en jambons,
On dégraisse le lard.
Culottes et grasses joues
Ca part dans des gros bacs.
‘Exit’’ les ventres mous,
Triples mentons et sacs.
Ca suce dans les d’ssous d’bras,
Sur les hanches rebelles.
La tige aspire le gras
Et voyage le scalpel,
Découpe sur le bidon
Et dépèce la bête.
Des cheveux au menton
Ca y va, on s’répète.
Adieu les nez busqués,
Pattes d’oie, grosses arcades
Et oreilles décollées,
Tout ça d’un coup s’évade.
Terminé les valises,
Vergetures et varices,
Taches de vin, on incise,
Bien venue peau factice.
Ca retend sur les tempes,
Ca aspire par derrière.
Oh la belle bouche de vampe !
Sourire de chambre à air.
Tout ça sent l’silicone,
Les implants, le plastique.
On devient une icône.
Au toucher, ça s’complique.
Ça explose, œufs mollets.
Ça cancérise partout.
La poitrine, ça s’défait.
Tu la r’trouves dans tes g’noux.
Et toujours voir plus grand,
Raboter, ajouter
Pour rev’nir comme avant,
Pour être pire après.
Et quand le temps s’y met
Voilà un chouette tableau !
La mutante transparaît,
On voit que tout est faux.
Le masque se relâche.
Les amas s’accentuent
Alors la femme se fâche
Pleurant le charme perdu.
0 Réponses à “Les mutantes”