Rivière aux yeux vairons vire et vacille virage,
Des galets au menton courant sur le rivage,
Du sable sur le front pétillant et sauvage.
Ruissellent sur ses joues les rives de tous bords.
Une bordée de cailloux cavale dans ce décor.
Algues au creux du cou accrochent à bâbord.
Poissons en rangs serrés ripent dessus la roche.
Saumons surentrainés, les mains dedans les poches,
Remontent la marée sans aucune anicroche.
Rivière aux yeux muets mue et musarde émue.
Des pierres jusqu’au nez courent dans la cohue,
Du sable enracinée sur ses hanches menues.