A la veille du 1er mai, j’ai le plaisir d’introduire le nouveau thème proposé par Joëlle di Sangro : la vie.
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Archive journalière du 30 avr 2012
J’habitais cette cité, prison de fumée
Là où l’homme a travaillé, sous le poids du fer
A, ses endroits où l’horizon a cessé de passer
Parce que s’essoufflant, il manquait d’air.
Je n’ai vécu qu’à l’ombre des cheminées
Des hauts fourneaux, hurlant et crachant l’enfer
Je suis née, près du cri des fumées brûlées
Dans ma pensée hurle encore, l’écho de l’acier.
J’habitais cette maison, couleur de feu et de poussière
Où allaient et venaient, des hommes esclaves de l’enfer
Leurs visages, assombris et lourds de noire terre
Voyaient ainsi, souffrir et mourir leurs pères.
Ils sont tombés les uns, les autres fatigués où brisés
Jeunes et vieux, ils ont tous fait couler leur sueur
Derrière ce portail, désormais condamné
Ils ont tous laissé la trace de leur dur labeur.
J’ai connu ces hommes, j’ai vu leur souffrance
Pour eux chaque saison, n’était que poussière
Ils vivaient nuit et jour cette seule existence
Crachant dans l’enfer, jusqu’à chaque coulée dernière.
J’habitais ces quartiers, prison de fumée
Là où l’homme, a péri sous le poids du fer
A ces endroits, où le soleil a cessé de passer
Parce que s’essoufflant, il manquait d’air.
Je me souviens du noir, cachant le ciel
Je me souviens de la couleur de notre terre
Je me souviens d’un regard fatigué
C’était un homme, c’était mon père.