Le puissant brasier bleu du gaz des hauts-fourneaux
Ne flottera donc plus dans les nuits d’Herserange !
J’ai vu les champs du fer, de Longwy à Rodange
Etendre leurs gravats jusqu’au pied des coteaux !
L’univers des titans s’est mué en chaos !
Ni les pleurs, ni les cris, ni les poings ne dérangent
Le front noir de la mort aux puissantes phalanges
Qui va faucher d’un coup cent ans au Pays haut !
Pourtant, c’est le soleil qui caresse ma terre
Au flanc roux des forêts dont l’odeur est si chère
A mon âme qui cueille un bouquet de bonheur.
Tout peut être rasé jusqu’aux moindres minières !
Au Pays, rien ne peut altérer le mystère
De ce tréfonds de lui qui habite mon cœur !
S’il est vrai que l’on ne guérit pas de son enfance, on ne guérit pas non-plus de la terre où se fonda cette enfance.
Ces lieux qui forgent l’être, le façonnent par une étrange alchimie.
très très beau!
très bien écrit
» Pourtant c’est le soleil qui caresse ma terre
Au flanc roux des forêts dont l’odeur est si chère
A mon âme qui cueille un bouquet de bonheur »…
que dire de plus!!
bravo Gérard et amitiés
katy
J’en suis émue. Je ne connais pas bien les hauts-fourneaux et pourtant, je partage ce sentiment très touchant.
Merci Gérard ton écrit fait remonter en moi des souvenirs, je pense à mon pére qui a travaillé dans les hauts-fourneaux .
Oui, Joëlle, on ne guérit pas de son enfance ! Pourquoi d’ailleurs le ferait t-on ? J’ai ri un jour où l’un de mes maîtres évoquait l’envie de guérir de son « identité ». Absurde.
oui, Katy, cette caresse, c’est celle de la vie quand on peut l’accueillir, ou la cueillir . En tous pays, des glaces du pôle (si elles persistent !)à l’équateur, c’est la même, inépuisable mystère, source de bonheur. C »es caresses qui nous sont offertes, par le soleil ou par la pluie, par le vent ou même la tempête qui vient bousculer un peu une certaine léthargie de vie qui ne nous veut pas vraiment du bien dans son apparent confort, y est-on attentif, l’accepte t-on, et même la recherche t-on ?
Et ma foi, Anne, si tu ne connais pas les hauts-fourneaux, et nos derniers lorrains menacent bien de disparaître, cela n’a aucune importance. Ce que nous chantons, dans la poésie, c’est justement le monde qui nous est donné de contempler pour le partager, et partager des émotions qui peuvent se fixer sur n’importe quel objet, n’importe quel paysage, pourvu que l’on soit sincère et que ce soit un épanchement de coeur. Alors nous reconnaissons tous le même monde, comme tous ces étrangers qui ont partagé leur vie au pays du fer. Ils étaient venus pour la gagner, et ils sont restés pour la vivre, avec à la clé l’amour qu’ils pouvaient espérer.
Sans aucun doute, Rosaria, il y a des souvenirs, mais il fait maintenant les transformer en Mémoire, réalité qui est une source d’avenir. j’avais bien lu ton texte sur les métallos qui faisait écho en de bien nombreux points, mais, plongé dans des échanges au niveau de ce qui se passe à Florange, je cois que je ne pouvais pas faire de commentaire sans une certaine aigreur au regard du mépris que les « décideurs » osent même afficher pour tout ce peuple qui fait vivre un pays. La politique de Mittal est très claire : éliminer toute possibilité de concurrence en ramenant tout ou presque en Inde après avoir tiré à outrance sur les marges qui dégagent des bénéfices dans d’autres pays, dont la France, mais aussi la Belgique, le Luxembourg. Ensuite, il n’y a plus qu’à détruire l’outil pour que personne ne puisse plus s’en servir au niveau concurrentiel. C’est beau le Monopoly !
Oui personnellement je suis attentive à toutes les caresses du vent de la pluie, du soleil, d’une amie et de l’amour..
chaque parcelle de peau le ressent.
Comme lire quelque chose de beau , un poème qui vous parle au coeur est une caresse à l’âme, un regard aussi …une musique comme celle du violon , »
dont l’archet l’effleure ou le presse
qui ne porte en lui que tendresse » (Georges Boutelleau)….
Alors moi je suis de celles qui recherchent ces joies, ces douceurs, ces caresses du temps et du vent .. et n’en aurait de cesse.
katy