Les mots ont ce pouvoir étonnamment étrange,
En leurs vibrations, de modeler le temps
En faisant du futur un solide présent,
Enfer ou Paradis, comme récolte en grange !
En effet, selon l’heure où celle-là s’engrange,
Elle peut, soit moisir, soit durer fort longtemps
Pour nourrir sans défaut, les rois et paysans,
Quand la calamité n’y lance pas sa frange.
Voilà pourquoi les maux se trouvent bien pressés
Quand on les a nommés trop fort dans leurs passés,
Et maculés de peine ou gêne ou bien de haine.
On le voit aujourd’hui quand explose un obus
Sur la libre Corée osant remettre en scène,
Face à des gens obtus, d’autres remplis d’abus !