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Archive journalière du 14 jan 2012

Y a un os, Eros !

Ce poème que Bernard m’avait envoyé avant Noël pour participer au thème de janvier sur la relation homme/animal était passé à la trappe !… Le voici donc avec un peu de retard, mais il n’en sera que plus délicieux ! (Isabelle Chalumeau, administratrice).

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Si vous avez une amie très chère à qui il prend l’envie de faire l’acquisition d’un chien ce n’est pas bon signe : la concurrence s’installe…Mais si, en outre, l’idée lui vient de l’appeler EROS….

Y A UN OS, EROS !

Quand tu caresses Eros,
Eros est à la noce.
Pendant ce temps-là, c’est rosse,
moi je ronge mon os.

Quand tu dorlotes Eros,
Eros roule carosse.
Moi, dans mes nasales fosses,
j’ai une rhino, c’est rosse !

Quand tu chouchoutes Eros,
Eros te lèche à toutes les sauces.
Pendant ce temps-là, moi je bosse
pour lui payer ses os…

Mais…..quand tu disputes Eros,
Eros pisse précoce
et moi, bien sûr, je me gausse :
j’ai le moral en hausse !

Quand tu corriges Eros,
Eros pleure comme un gosse.
Moi, j’ai une envie féroce
de faire avec toi la noce.

Quand tu éjectes Eros,
Eros devient pathos.
Moi, je voudrais te faire mon négoce,
t’offrir tout mon sacerdoce…

Alors, quand, enfin, tu me fais l’Eros,
quand dans tes creux il y a mes bosses,
Eros, bien sûr, me cherche des crosses,
mais, c’est moi qui suis le molosse !
Allez, va donc te coucher, Eros,
va donc ronger ton os,
sinon je te fais… Thanatos !

Encore une salade…

Dans mon compartiment où je traîne fripé
J’entends les vibrations d’un battant que l’on ouvre
Une porte sans doute la charnière en soufflet
Emporte la lumière. Et là, je vous découvre

Vous autres, bien calés dans de petits paniers
Sous la cloche à fromage, de différentes races
De pâtes au teint laiteux au teint de crème brûlée
Tous dans le même wagon mais personne ne jacasse

On attend le gourmand ou le vrai cordon bleu
Qui saura nous marier en un plat détonnant
Mais une main friponne aux doigts un peu crasseux
Me caresse au passage et puis me laisse en plan

Dans cet espace réduit combien de gros légumes
De notables asperges poussent comme champions
Certains font le poireau dans d’étranges costumes
Leurs cheveux en pétard montés sur le chignon

J’essaie de sustenter en vendant ma salade
Mais mon parfum léger ne vaut pas un radis
Face aux gâteaux aux glaces et autre cassonade
Je n’ai plus qu’à m’éteindre et je me recroqueville

Et les semaines passent, aux ordures on me jette
Une fraîche laitue vient gémir à ma place
Une main vient tâter, fouiller sous la clayette
Ses doigts sont boudinés graisseux comme fougasse

Anne Toni

Anne Toni dans * 1 - Présentation des artistes Toni-Anne-2

 

Originaire des Vosges, mais depuis 10 ans à Metz, j’écris par intermittence des textes depuis longtemps déjà. Ce fut d’abord, pour moi,  un refuge, un lieu où exorciser mes démons intérieurs. Puis c’est devenu, au  fil du temps, un réel plaisir de jouer avec les mots, aves les sens, avec les sons.

Lorsque je n’écris pas, je me tourne vers d’autres  créations. C’est un besoin plus qu’une envie. Après les objets en allumettes (rappelez-vous le dîner de con), il y a fort longtemps, je me suis tournée vers  les bagues en perles, puis vers le cartonnage.  J’ai ainsi le plaisir de vivre dans mes meubles en carton  et d’y déposer mes cahiers et mes plumes.




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