Les flocons épars puis, de plus en plus serrés, dansent et papillonnent.
Tombant d’un ciel laiteux qui se déchire enfin, ils virevoltent,
saupoudrant – discrètement d’abord – le paysage d’une traîne
de duvet pailleté.
D’autres flocons, bien gorgés le recouvriront peu à peu d’un épais manteau immaculé.
Immensité soudaine. Féerie du décor…
Sans un bruit la neige tombe…
Pas étouffés, bruits feutrés. C’ est le silence qui domine.
Seuls le déchirent, le cri perçant d’une buse qui tournoie et le croassement disgracieux de corneilles.
La nature est immobile, figée sous les flocons dansants, les arbres sombres, décharnés,les pâtures dont les limites ont disparu sont désertées.
La neige a jeté partout d’improbables passerelles, modifié les contours familiers.
Mon village s’est réveillé ce matin métamorphosé par la blancheur toute virginale de ce linceul hivernal, qui contraint les hommes à l’immobilité.
Ici et là on peut entendre le bruit des pelles raclant la neige devant les maisons.
Marchant sur les traces d’un chat, j’arpente les rues, foulant le beau tapis glacé.
Devant mes yeux, les flocons tourbillonnent, de plus en plus denses
et me grisent agréablement.
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