Plus rien à dire,
tout à crier
et plus de larmes pour pleurer.
La locomotive est déjà dans l’escalier.
Et cognent, cognent,
mes peurs d’enfant
dans l’oreiller.
Plus rien à croire,
tout à vomir
et plus de rêves pour dormir.
L’inéluctable en guise de proche avenir.
Imminence du mur
où nous allons finir.
Plus rien à dire,
plus qu’à attendre
et plus de mots
pour dire
le tendre.
Les dents serrées,
le corps tendu,
l’angoisse au ventre.
Monde abruti,
bêtise au bord,
absurde au centre.
Plus rien à dire,
tout à crier
et plus de souffle pour prier.
La bête immonde
monte déjà
dans l’escalier
et crache sa bave noire
sur mon oreiller.
Plus rien à croire,
tout à vomir
et plus de fièvre pour frémir.
L’irréversible en guise d’ultime avenir.
Evidence du gouffre
où nous allons finir.
Plus rien à faire,
plus qu’à attendre.
Plus guère d’amis
pour dire
le tendre.
Cœur misanthrope,
tête épuisée,
l’horreur au ventre.
Monde ahuri,
le vide au bord,
la mort au centre.
c’est fichu alors ?
J’espère que non…
Il y a des moments où tout semble fichu en effet… N’est-il pas nécessaire alors de le dire ou de le crier pour pouvoir se relever et repartir; habituer ses yeux à la terrifiante obscurité, saisir la moindre lueur, la moindre petite étoile et retrouver le courage de marcher dans la » noire nuit » vers une aube que l’on espère lumineuse…
oui, ces moments de désarroi qu’il est mieux d’exprimer…et en mots choisis
c’est vrai Bernard ce que tu dis, saisir la moindre lumière , c’est pour cela que je déteste le noir complet….
combien sommes nous à dormir avec une petite veilleuse ( rassurante ) par peur de ce noir comme le néant?
katy