Si tout devait finir au terme de la vie ?
Tout en nous disparaître, et la chair et le sang,
L’âme, cet univers, retourner au néant,
Esprit, cœur ou raison, sagesse ou bien folie.
Dont le souffle qui passe est parfois le génie
Si tout devait ainsi s’achever dans la mort,
Alors pourquoi l’espoir, alors pourquoi l’effort,
Et pourquoi tant souffrir, ô suprême ironie ?
Pourquoi parler d’amour, de bonheur ou de cime,
Si dans le fond du gouffre, un jour nous devon choir
Et s’ils nous ont quittés pour ne plus nous revoir,
Les aimés descendus avant nous dans l’abime ?
S’il n’existe pour eux ni pour nous de lumière,
Et si dans l’au-delà rien ne brille ou ne luit,
Alors pourquoi le jour vient-il après la nuit,
Pourquoi le doux réveil emplit-il nos paupières ?
Pourquoi le clair printemps vient-il plein d’espérance
Chasser le dur hiver et ranimer nos cœurs ?
Pourquoi le rire encor succède-t-il aux pleurs,
Pourquoi tout renaît-il, s’achève et recommence ?
(Hélène Vestier)