L’enfant s’agenouilla dans le noir de sa chambre
Pour prier en secret sans lumière et sans bruit,
Rabaissant sur ses pieds la chemise de nuit
Propre de ce matin, premier jour de décembre.
« Petit Père Noël, je ne veux en cadeau
Ni robe ni jouet, pas même une poupée ;
Je n’ai qu’un seul désir : ne plus être frappée. »
Se levant, la petite écarta le rideau…
La neige étincelait sous un rayon de lune,
Le givre sur les fils, dentelle de cristal,
Eloignait la douleur du souvenir brutal ;
La fillette coiffa sa chevelure brune.
Au son d’un grincement sa bouche se crispa ;
Quand la porte s’ouvrit, sa figure sereine
Ne laissait rien paraître. « Ô Marie ! Ô ma reine ! »
Dit-il. Elle, en un lourd soupir : « Bonsoir papa. »
Waouh, dur…
faire rimer poupée et frappée
eh oui, une réalité
Bravo
…Et toute l’horreur de la situation…Tout est dans le « lourd soupir » et dans le « bonsoir papa »!…
Merci.
Ce poème n’est pas récent mais je me souviens très bien avoir longtemps cherché et beaucoup raturé jusqu’à ce que je trouve le mot qui satisfasse à la fois la rime et mon désir de choc avec la douceur du mot « poupée ».
Quant au dernier vers, je pense qu’il donne en effet tout son sens au poème. Jusqu’à ce dernier vers, on peut espérer que ce ne soit pas si grave… J’avais aussi sciemment utilisé le rejet – ce que je fais rarement – pour accentuer l’intrusion du papa dans l’intimité de l’enfant… Bref, un thème qui m’est cher et m’inspire toujours.
et en plus, les rimes sont embrassées… ce qui n’est pas anodin avec le sujet !
Bravo Zaz
merci Pascal, en effet !
L’avantage de publier des poèmes dans un blog d’initiés est que rien ne passe inaperçu et c’est très valorisant de constater que les lecteurs prennent en compte les efforts et la recherche que l’on a mis dans son poème et que rien n’est dû au hasard.