Car on me disait nègre, au siècle des Lumières
Je vivais enchaîné ; mais en Lunévillois
Un héraut de justice osa dresser sa voix
Qui précédait Hugo et prolongeait Voltaire.
Puis, pour mon ami juif, ce révolutionnaire
En soutane avança qu’ en raison de sa foi
Il ne saurait admettre ou tolérer de loi
Qui créait un sous-homme et fondait la misère.
Quand rugit près de nous la chaîne des clameurs
Forgée par le mépris, les tyrans dans l’ horreur
Tuent, dénigrant ma peau, raillant ta religion.
Sans fin il nous faudra, pour racheter l’ Histoire,
Des esprits clairvoyants qui sont, avec passion,
A votre image universelle, Abbé Grégoire.