Du sable de plage
Entre les pages du livre
Lointaines vacances
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9 Réponses à “Du sable…”
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La littérature comme atualisation du souvenir…
Beau. Merci.
Geraldine
Erratum: ACtualisation…
Ca fait un souvenir…
Merci Géraldine et Marie-France pour vos commentaires.
L’idée de ce haïku m’est venu quand j’ai déplacé sur une étagère de ma bibliothèque un livre que j’avais lu vingt-cinq ans plus tôt, en vacances, sur la plage d’Agay : « le chateau de ma mère » de Marcel Pagnol. Machinalement, je l’ai feuilleté, j’ai vu voler quelques grains de sable et je me suis rappelé de l’épilogue du roman qui m’avait bouleversé. J’ai relu le paragraphe en question, la même émotion m’a remué.
Je ne résiste pas à l’envie de vous la faire partager :
« Le temps passe, et il fait tourner la roue de la vie comme l’eau celle des moulins.
Cinq ans plus tard, je marchais derrière une voiture noire, dont les roues étaient si hautes que je voyais les sabots des chevaux. J’étais vêtu de noir, et la main du petit Paul serrait la mienne de toutes ses forces. On emportait notre mère pour toujours.
De cette terrible journée, je n’ai pas d’autre souvenir, comme si mes quinze ans avaient refusé d’admettre la force d’un chagrin qui pouvait me tuer. Pendant des années, j’usqu’à l’âge d’homme, nous n’avons jamais eu le courage de parler d’elle.
Puis, le petit Paul est devenu très grand. Il me dépassait de toute une tête, et il portait une barbe en collier, une barbe de soie dorée. Dans les collines de l’Etoile, qu’il n’a jamais voulu quitter, il menait son troupeau de chèvres ; le soir, il faisait des fromages dans des tamis de joncs tressés, puis sur le gravier des garrigues, il dormait, roulé dans un grand manteau : il fut le dernier chevrier de Virgile. Mais à trenre ans, dans une clinique, il mourut. Sur la table de nuit, il y avait son harmonica.
Mon cher Lili ne l’accompagna pas avec moi au petit cimetière de la Treille, car il l’y attendait depuis des années, sous un carré d’immortelles : en 1917, dans une forêt noire du Nord, une balle en plein front avait tranché sa jeune vie, et il était tombé sous la pluie, sur des touffes de plantes froides dont il ne savait pas les noms…
Telle est la vie des hommes. Quelques joies, très vite effacées par d’inoubliables chagrins.
Il n’est pas nécessaire de le dire aux enfants.
C’est ce que je voulais dire Jean-Joseph, on refeuillette le livre et les souvenirs ressurgissent ranimés par les grains de sable qui s’échappent…
Beau témoignage
Merci pour le partage de cette si belle tristesse…
Geraldine
ERRATUM :
L’idée de ce haïku m’est venue (avec un e à venue, bien sûr)
Pas un ERRATUM mais juste… un petit grain de sable!
Merci Pascal d’être venu, ici, ajouter ton grain de sel.