Un coup sec… La porte s’est refermée. Comme il fait noir! On cherche une lampe, une petite étoile… En vain. C’est la panne d’électricité et de ciel… Pas d’allumette pour que crépite un peu d’espoir… Patience! Une telle situation peut durer une heure ou un an. Cela dépend de notre temps intérieur.
Il faut malgré tout avoir confiance; on trouvera bien la clé qui ouvre le jour même si on a cherché partout à tâtons, dans sa poche, dans le vase, au fond d’un tiroir, dans tous les endroits où se cache de manière très probable une clé.
Quand on a tenté le possible et l’impossible, lâcher prise, se reposer, accepter qu’il fasse nuit. C’est ainsi.
Et puis, soudain, on a l’impression qu’un autre temps fleurit. Un parfum danse comme si le printemps lui-même l’avait cueilli. On entend un oiseau qui pousse la note très haut. Alors, on réalise -sans y croire encore complètement -qu’une porte s’est ouverte, selon notre loi intérieure. Un peu de ciel est entré avec sa brise et sa lumière. C’est la promesse d’une promenade, d’un chemin. C’est le début du jour.
Notre coeur se sent transformé par une douce lucidité proche de la joie de l’enfance.
Il prend conscience qu’il a vécu jusqu’alors côté cour; il va vivre désormais côté jardin.