A toi, ma meilleure amie
Que nul autre ne connut
Sur cette pierre de l’oubli
Je pose l’hymne du salut.
Tu étais fille du soleil
Et ta peau noire le portait
Tu m’avais appris le soleil
Tu m’avais appris son secret.
Et de ce sable à l’infini
Et de cette eau que tu cherchais
Que de fois près de la nuit
Tu m’as dit j’y retournerai.
Tu fus celle qu’on méprisait
Tu fus celle qu’on insultait
Que de fois j’ai pansé tes plaies
Tu disais toujours, laisse- les.
J’ai mis ta main, dans ma main
J’ai mis ton cœur dans mon cœur
Souvent, j’ai compris ton chagrin
Tu disais va, je n’ai pas peur.
Tu avais perdu, ta mère
Tu n’avais plus de frère
Que de fois près de la rivière
Tu m’as dit, j’y retournerai.
Tu m’avais appris le désert
Tu m’avais appris ton pays
Tu m’avais dit rien là-bas n’est vert
Le sable est blanc jour et nuit.
Sur cette pierre refroidie
Je pose l’hymne du salut
A toi, ma meilleure amie
Que nul autre ne connut.
Ta peau noire, je me rappelle
Tu étais fille du soleil.