Cette ombre bleuissant sur l’ocre des déserts
L’ultime méharée au safran de la dune,
Et ce khôl soulignant l’aube de l’univers
Pour guider en tes yeux la barque de Neptune.
Ces fiers oiseaux criards déchirant les hivers,
Brodant tous les brouillards pour en parer nos lunes,
Cette brune pythie immolant mes travers,
Gravant sur notre peau le secret de nos runes.
Les alizés froissant la soie de mes silences,
Murmurant aux lagons nos rêves d’indécences
Et les brûlants parfums des corsages ouverts.
Ces doigts échevelant les harpes de l’écume,
Abritant nos baisers loin du jusant pervers
D’une Odyssée ourlée aux franges d’une plume…
Si c’était Toi ?
Un ancien texte que j’ai beaucoup retouché. On reste toujours un peu « commençant », et c’est tant mieux ! Ne m’en voulez-pas pour le « e » de soie qui est suivi par une consonne…..mais c’est voulu. Il est vrai que j’aurais pu écrire « froissant leur soie à mes silences », mais ce sont bien de mes silences dont je parle, et de leur soie, alors… je n’ai pas fait cette concession à la prosodie classique. Il faut parfois être un peu rebelle…