A deux

L’intolérable manque de l’absence
Augmente du sentiment la présence
La séparation attriste, attise aussi
Le cœur en pensée s’évapore
Sa chaleur froidement s’endort
Il est là obnubilant, omniprésent
Serre, oppresse tout l’intérieur
D’un vide qu’il précipite au fond
De l’âme. Elle attend fébrilement
Une compensation, un remblai
A cet insupportable creux
De vague à lame de fond
Dévasté, désolé, abandon
Légère dépossession de l’être
Tout à coup incomplet.

Pour le voir il fallait la distance

La constance du couple fait oublier
Au quotidien que l’on peut se manquer.
L’amour a besoin d’un supplice
Pour survivre et exister
Celui de la fission
Qui menace lorsque l’autre…

Est devenu la moitié.

L’ultime départ fait songer
A cet être qu’on ne regardait plus assez
Auquel on ne consacrait plus
L’importance qu’il avait.
Il est trop tard et
Ce souvenir devenu incurable
Permet juste d’estimer
Celui que l’on aime en retard.
On se passe tellement à côté,
Si occupés par soi-même
Que le dommage de l’absence
Se fait atroce.
Devenu irréparable, inéluctable,
Il consume à jamais.

T’ai-je dit que je t’aimais ?

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