Il est si triste son sourire
quand, laborieux, il se déplie
au liseré de sa paupière,
si triste quand il bat de l’aile
sur les glacis de son attente…
Elle est si pâle sa joue,
comme une page blanche
au creux des mois d’hiver,
si pâle quand elle parchemine
à la dérive de ses cils…
Elle est si lasse sa parole
quand elle ne dit de la détresse
que les mots de tous les jours,
si lasse quand elle fait silence
dans la musique de sa phrase…
Il est si mince son espoir,
comme un oiseau tremblant
qui fouille dans la neige,
si mince quand il s’esquive, rare,
aux commissures de son sourire…
Il est si triste son sourire…
…et je suis là,
je bats de l’aile,
au creux des mois d’hiver,
à la dérive de ses cils…
et je voudrais,
avec des mots de tous les jours,
n’esquisser que du silence
pour tant de pages blanches,
ne jouer que musique tendre
sur les glacis de son attente,
ne souffler que douce brise
en ses déserts de givre…
…mais il est si triste son sourire…
Trés beau poême, et tellement vrai quand la tristesse prend sur le visage d’une femme et qu’il est difficile de s’en débarasser !Il faut consoler la personne avec des mots comme: « fais cela et tu seras rassurée »; ou la chatouiller de temps à autre; Et lui faire profiter du soleil au maximum.bon courage.
Un poème très réussi! J’aime cette harmonie des motifs, des sonorités, des images, ces répétitions comme un rêve qui ne finira jamais de jouer sa belle et triste musique…
Amitiés.
geraldine