Me surprennent ces vagues de tristesse,
À mesure que passent les saisons,
Pareilles aux nuées que je vois,
Sordides,
Sorties de ces cheminées gigantesques
Qui les vomissent au ciel bas
Et bâtissent l’horizon ras.
Je voudrais, dans la plaine, créer le vent,
Le diriger vers l’Orient,
Qu’il frôle les herbes allongées des steppes
Jusqu’au Pacifique,
Le faire chanter,
Le vent,
Pour dissiper ces nuages tenaces,
Pour les pousser là-bas,
Sur l’océan mirifique, là-bas,
Et purifier ici l’espace en un instant…
Mais non.
Je ris d’un rire insensé,
Je joue à dormir dans la terre déjà,
À partir sur la mer de mystère
Sans lumières
Et sans lune.
Mais où sont les averses des printemps,
Les tourbillons où je me suis égaré ?
Ah ! je ris d’un rire insensé,
Voyant ces vagues de tristesse
Autour de moi qui s’empressent.