Après avoir baigné dés l’enfance dans la culture très particulière du Pays-Haut lorrain, fasciné par l’univers des mines et des usines qui avaient transformé les paysages, et par ces hommes qui semblaient tous, de la ménagère à son mari de haut-fourniste ou de mineur en passant par les commerçants et entreprises de toutes natures, travailler de front dans un même mouvement brassant toutes les races, il m’était impossible de me taire alors que je sentais les premiers frémissements qui allaient mettre à terre les mégalopoles du fer et tout un peuple qui y était attaché.
Pour rendre hommage à ces hommes qui m’avaient initié à l’amour, au bonheur, fait toucher la notion de paradis, rien ne me semblait trop beau, et bien entendu, mon goût pour la poésie et le dessin ne pouvait que servir cette cause.
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A te lire, Gérard, on ne peut que se redire que le hasard n’existe pas.
Bien sûr, il y a ces « concours de circonstance », ces « signes », clins d’oeil du destin.
On peut là, cependant, sinterroger sur la puissance d’un monde qui ne veut pas disparaître et trouve dans la passion que lui voue son enfant l’écho transmettant à ceux de l’avenir un message essentiel.
C’est sûr pour moi Joëlle, que le hasard n’est que l’immense étendue de notre méconnaissance, mais c’est très bien ainsi car c’est déjà la bagarre entre les hommes avec le peu qu’ils savent…
C’est très étrange, et c’est loin d’être le seul exemple, presque toute ma vie est ainsi. J repense souvent, en référence à ma culture judéo-chrétienne qui est en général encore celle de notre pays (mais qui se dilue comme le reste dans l’inconsistant)à l’épisode de Jonas. Il ne voulait pas aller à Ninive ! ET c’est pourtant là qu’était sa mission. Je rêvais de beaux textes, d’aquarelles, de gravures, de grandes fresques à l’acrylique où j’aurais pu exprimer avec jouissance mes visions particulières. Mais j’étais ignorant et je ne le sav
savais pas. Le bonheur de la réalisation de ce que je portais n’était pas marqué sur les portes qui m’attiraient.
Je crois que la logique est la même en tous domaines. Certains savent au départ quel el leur « feuille de route ». Pour d’autres, il leur fait la découvrir dans un « jeu de pistes ».
Et dans cet effet des lois de la vie, le poète est mis devant les mêmes errements. Il n’est pas certain qu’il aille là où il a orienté sa lorgnette. Raison de plus pour ne rien rejeter, tout lire, tout apprendre, et s’exercer à l’ouverture et à la docilité. Et je crois très fort que le bonheur n’est pas au bout de ce chemin, comme une sorte de carotte, mais bien qu’il est le chemin même avec les vicissitudes qui l’accompagnent obligatoirement.
Je suis donc finalement allé à Ninive. C’était heureux et pas la mer à boire.
Ce qui est heureux également, Gérard, c’est que ton histoire, comme celle de Jonas d’ailleurs, ne se termine pas en « queue de poisson » … oh pardon ! c’était trop tentant !
Ne t’excuses pas Pierre,
Je suis certaine que Gérard ne t’a pas pris pour un agité du bocal.
Et pourtant, Pierre, elle se terminera certainement en « queue de poisson », car d’après mes calculs, il me faudrait à mon rythme actuel, et ça m’étonnerait qu’il s’améliore, à peu près soixante ans pour produire les 400 planches qui doivent terminer la série des « chantiers du fer », et à raison de dix à quarante heures par planche…calcule. Mais je laisserai la documentation et les recherches que d’autres pourraient avoir le goût de reprendre un jour. On me connaît surtout par mon travail sur la transmission de l’histoire des hommes du fer. Mais il y a derrière cette image également le passionné du monde des cathédrales,avec ces maîtres d’oeuvre qui savaient qu’ils ne verraient jamais l’accomplissement de leur travail.UN proverbe tibétain dit « il n’y a pas de chemin vers le bonheur. Le bonheur, c’est le chemin » et je vérifie dans ce que je pouruis la pertinence de cette pensée. Finalement, il n’y aura peut-être pas de queue de poisson. Ca n’est pas moi qui en déciderai.
Ne t’inquiète pas Joëlle, il y a bocal et bocal … Ayant vécu une quarantaine d’années à Reims (on surnomme les rémois des « cornichons »), à défaut d’être agité je suis un habitué du bocal. Et cette référence à Reims pourrait bien être un clin d’oeil à Gérard ce « passionné du monde des cathédrales ». Celle de Reims fête cette année son 800ième anniversaire.
Ben oui, Pierre
Je ne pouvais pas, à la suite de ta référence à la queue de poisson, te parler d’agité de l’aquarium…
Alors, j’ai fait ce que j’ai pu…par contre les cornicohns dans l’aquarium…ça l’fait pas…
Ah! les subtilités de la langue française…