La croix et le blason, emblèmes du courage,
Sont bien lourds à porter pour défendre Lorraine :
Laver aux larmes, au sang, sans orgueil et sans haine,
D’une terre violée l’ignominieux outrage.
Le ralliement des cœurs aux glorieux apanages :
Trois alérions d’argent filant à perdre haleine ;
Le signal de l’assaut que sang et or entraînent
Au salut du pays, fier et noble héritage.
Deux traverses brandies ; la croix sur la bannière
Chasse un usurpateur, Bourguignon téméraire.
Notre-Dame éplorée, croix lorraine brisée !
La croix des maquisards et des gars de Leclerc !
Plutôt l’exil que terre asservie, divisée !
Croix de libération dans un beau matin clair …
Bonjour André….
Je suis interpellé par ton sonnet car il ne suit pas les règles de la versification classique qui doivent être IMPERATIVEMENT respectées dans un sonnet….
Il semblerait, là encore, que ce soit pécher par ignorance, je me fais donc devoir de t’éclairer sur quelques points basiques à connaitre quand on se lance dans l’écriture de ces fameux sonnets….
1° Ce qui choque d’emblée, ce sont les E muets suivis par une consonne qui sont interdits non seulement à la césure comme :
« violéE l’ignominieux »
« éploréE, croix »
mais également à l’intérieur d’un vers :
« asserviE, divisée »
Il faudrait donc, pour les élider, que ces E muets soient suivis d’un mot commençant par une voyelle….
En revanche, quand le E muet est suivi d’un S, il est carrément interdit à l’intérieur d’un vers car, même suivi d’une voyelle, il ne peut être élidé, comme :
« brandiES ; la »
2° « La/ver/ aux/ lar/mes/, au/ sang, /// sans /or/gueil /et /sans/ haine »
Le premier hémistiche compte 7 pieds donc le vers = 13 pieds et n’est plus un alexandrin….
3° Dans le même vers, à mon sens, deux diphtongues méritent la diérèse :
« D’une terre violée l’ignominieux outrage ».
Un comédien professionnel devant lire ce sonnet prononcerait :
« D’u/ne/ te/rre/ vi/o/lée /// l’i/gno/mi/ni/eux/ ou/trage. »
Du coup on se retrouve avec un vers de 14 pieds, voire 15 si l’on compte le E muet de violée…..
4° un mot commençant par une voyelle après la conjonction « et » provoque un hiatus, comme :
« sang et or »
En espérant que ces remarques puissent t’être utiles….
En toute amitié….
Je trouve ce poême intéressant et monsieur Martin ne connaissait pas comme moi les règles de grammaire concernant la poésie. C’ est gentil à vous de nous les rappeler monsieur Boaretto.Dans les écoles, je n’ai jamais appris cela;Ce sont des règles qui gènent un peu car on a tendance à faire comme l’on aime avant tout.