La brise est moins douce aujourd’hui. Une nuée d’oiseaux blancs traverse le ciel. La mer monte; bientôt disparaîtra le dernier château de l’enfance.
Autour des tables, les voix se font rares et les pensées plus profondes; un nuage passe dans la lumière et c’est comme si le souffle d’une lampe vacillait.
Le soir, au bar, je verrai crépiter l’éclat du vin et je chercherai très loin le souvenir de ton rire.
Ton rire? Il s’en est allé avec cette valise que j’ai vue dans le hall, ce matin…
Tu remontais alors dans ta chambre pour prendre ton foulard fleuri oublié sur le fauteuil…
Pendant ma promenade, je salue des visages sans les reconnaître.
Mais mon coeur a sursauté tout à l’heure:
Trois gouttes marines
dans mon col de laine.
Seraient-ce des larmes
mêlées de baisers
que tu m’envoies?
Je me surprends à y croire…
et à aimer ce mal
qui nous sépare.
0 Réponses à “Station balnéaire”