Ces derniers jours passés dans l’ombre et la souffrance,
À surveiller ton souffle au rythme de ma peur
Ont habillé le temps d’un voile de stupeur
Que la mort a levé pour notre délivrance.
Tu n’as longtemps montré que de l’indifférence
Face au mal qui plongeait ton corps dans la torpeur,
Et j’ai compris trop tard ton silence trompeur,
Quand tu marchais déjà sur ton chemin d’errance.
Ton souvenir me hante au-delà du chagrin
Et mon cœur à jamais reste le tendre écrin
D’un amour réciproque au secret de nos âmes ;
Mes amis de toujours te trouvaient bien mignon,
Mais il me semble ouïr le refrain de leurs blâmes ;
Si tu n’étais qu’un chien, tu fus mon compagnon.
* J’ai écrit ce poème le 28 juillet 2000 en souvenir de Gréta, une gentille femelle labrador. Le dimanche 5 septembre 2004 à 23h30, notre chienne labrador Lorca est allée rejoindre sa copine. Je n’ai pas trouvé tout de suite de mots assez forts pour traduire la peine ressentie. Car si je n’ai jamais été la maîtresse de Lorca, elle était devenue mon chien. Alors ce poème est aussi pour elle.
Que d’émotion dans ce poème…
Et l’on ressent que la douleur est aussi profonde que pour un humain!
Mystère des sentiments et de l’attachement envers les êtres…
Difficile d’être indifférent à ce texte dont j’ai cru jusqu’à l’avant-dernier vers qu’il concernait bien une amitié humaine, et c’est là sa force. Il est vrai que j’ai une relation particulière à l’animal (nos chats sont mes greffiers depuis maintenant cinquante ans !)dont je retrouve ici des échos. Mais je n’ai jamais pu sublimer ma peine en poésie lors de la disparition de l’un d’eux. Ce poème me renvoie dans son thème à celui de Ferrat « Oural, Ouralou » dont je ne cache pas qu’il m’a fait verser une larme la première fois que je l’ai entendu. Oui, nos compagnons à quatre pattes sont des amis, et ils ne savent pas mentir ! Bel hommage.Cette relation cela pourrait d’ailleurs faire partie d’un thème, car je pense que nous sommes assez nombreux à avoir une relation privilégiée aux animaux.
Certaines bêtes ont bien du mérite de nous aimer et nous aurions beaucoup à apprendre de leur amour inconditionnel.
Bonsoir Isabelle, c’est un bien joli poême et j’ai été surprise à la fin de constater, qu’il s’agissait d’un chien et pas d’une connaissance humaine sauf la torpeur qui m’a fait douter.j’ ai eu un parent à l’agonie et il était bien conscient, au milieu de ses souffrances, ce qui m’a choquée.
Oui, les bêtes sont attachantes comme les personnes, que l’on aime.J’ai élevé un cobaye, un »langouti argenté » pendant 6 ans; petite bête qui me suivait partout dans ma rue, même les gendarmes n’ en revenaient pas;J’ ai pleuré pendant cinq jours lorsque Grisounette est morte dans mes bras, la veille de son sixième
anniversaire.J’ai fais un poême avec Grisounette.Les bêtes méritent bien un souvenir en leur mémoire car ce sont des amies fidéles.
Merci Maryline, pour ces quelques mots. Il est certain qu’on peut s’attacher à toutes sortes de bêtes, l’être humain n’étant qu’un animal parmi les autres. Grâce à l’art cependant, il se distingue et se hausse un peu au-desus des autres…
Les hommes ont une âme et par saint François D’Assise, les bêtes prennent un peu plus d’importance aux yeux de Dieu.Les personnes intelligentes s’occupent de l’art et aussi des bêtes.Les bêtes ont été crées pour rendre service à l’homme mais pas au diable. C’est pour cela que les hommes,coupables de méchanceté envers les bêtes ou leurs semblables devront rendre des comptes à la société et dans l’ éternité.Amen.
C’est possible Maryline, ce serait même logique car nos pulsions qu’elles s’exercent sur des animaux ou sur les hommes sont exactement de même nature. La différence est dans le poids de la sanction de nos lois.
MaisJe ne crois pas que quiconque aura à rendre vraiment des comptes comme dans une classe d’école ou pire devant un tribunal. Je ne sais rien d’autre à travers mes intuitions les plus profondes et ce qu’elles m’ont permis de constater, que d’autres choses nous attendent, par forcément en tant qu’individu, ce qui est difficile à concevoir. Mais c’est forcément au autre regard, car le regard, cela ne s’arrête pas aux yeux. Les aveugles (oh, pardon, non voyants dans nos langages politiquement corrects qui nous viennent toujours du même endroit de la mappemonde) ont un regard qui aurait beaucoup à nous apprendre. Le regard du fond, je dirais le concept même du regard, c’est l’âme, c’est l’esprit, c’est d’autres formes dans d’autres civilisations. Cala ne s’arrête jamais aux yeux.
Pourquoi, lorsqu’on fixe du regard quelqu’un dans le dos, parce que quelque chose de particulier nous attire dans cette vision, la personne se retourne, presque à à tous les coups !
Or en physique, en optique, c’est l’oeil qui reçoit et non qui envoie ! Ou qu’on me démontre le contraire.
Mes chats savent, en toute position, quand je les regarde, et comment je le fais, et à l’inverse, ils savent ce qui m’affecte et adoptent des attitudes différentes. C’est tout bête ! Je crains, ou peut-être j’espère, balançant entre découragement et dynamique qu’il nous reste un réel avenir pour devenir des hommes.
Et tant pis pour les esprits chagrins.
Bonsoir monsieurDalstein,
C’est vrai, nous ne savons pas exactement ce qui nous attend àprès la mort, le purgatoire sans doute puis une mission solitaire où même regroupée avec d’autres personnes, pour continuer à taquiner la muse poétique et amuser le peuple céleste par exemple et ses chefs et nos chers disparus, ignorants ou pas de notre talent…Y’aura bien d’autres choses à faire puisque la mort n’est qu’une prolongation de la vie. eT Tout cela dans la paix et le calme.N ous aurons droit certainement à un petit air musical divin.Et plein d’autres bonnes choses avec.Je ne savais pas ce que le »regard » signifiait.Merci monsieur de me l’apprendre.Une personne suivie des yeux peut sentir notre regard dans son dos car son ange gardien l’avertit, ou alors c’est son sixième sens.En phisique, enoptique l’oeil reçoit, c’est vrai.Mais il peut envoyer un message par sa luminosité ou les cils en mouvements, ou clin d’oeil ouexpression de l’oeil, ou froncement des sourcils.Le coup de foudre existe, lui aussi, sans avoir le temps de connaître la personne concernée.Y’a quand même un échange de communication invisible,une sorte de magnétisme dans les yeux, qui émettent des messages, au niveau des sens.Chez mes parents, les chats étaient plus dans la rue, qu’enfermés, indépendants sauf pour la nourriture.Une chatte s’inquiètait quand elle ne me voyait plus, les indépendants,non.Quand elle me voyait plus, elle me cherchait et me trouvait, même dans la cave.Le flair de la bête y est pour quelque chose, plus que ses yeux.Le « regard » existait aussi car elle était trés attachante.