Il est nécessaire de situer l’époque ou fut écrit ce texte, soit en décembre 1992….
Voici déjà l’an neuf, et ses quatre vingt treize,
Et l’heure de Noël, l’heure des réveillons,
Leur train de confettis, leur part de cotillons,
Leur trop plein de grands crus qui nous mettrons à l’aise.
Le chapon ou la dinde et l’appétit s’apaise,
Saumon et caviar, et gras foie au torchon,
Et le champagne à flots, que saute le bouchon,
Et la musique en sus, si bémol ou do dièse.
Mais ces festivités, pourtant que j’aime tant,
Rire et boire et chanter, toujours tambour battant,
C’est bizarre aujourd’hui, d’allant ne me transportent.
Car sans vraiment courir, ni par monts, ni par vaux,
Tout près j’entends des cris, à côté de ma porte,
On assassine mon frère à Sarajevo.
(Merci pour vos avis, critiques ou conseils….Toutefois, vous aurez remarqué l’absence de césure sur le dernier vers, sciemment voulue pour casser le rythme tranquille des alexandrins et provoquer un effet de rupture et de malaise à la lecture de la chute du sonnet….)
C’est normal aussi que cette période de paix entre les hommes mette en exergue les injustices, les atrocités des mêmes hommes…
Claudio
très touchée par ton texte , c’est hélas une réalité
pendant que certains festoient d’autres meurent..
c’est bien de le redire, et surtout de penser à ceux qui vivent ces
terribles moments ..
L’homme ne comprends jamais rien , c’est ce que je disais ailleurs
AMIZIA
katy
Voila un poème qui fait écho avec celui que j’ai composé et
intitulé « LE STYX IMMONDE ». Bien que la barbarie ne nous empêche
pas de dormir, il bon de faire de temps en temps une piqure de rappel.
Heureusement, Claudio, j’ai lu ton commentaire sur la césure avant de me mettre à ce texte et j’allais te répondre d’emblée avec de gros sabots qu’il y avait une cassure franche certainement pas due au hasard. Et on comprend bien pourquoi. Cela fera un sujet de plus pour alimenter la rubrique « règles de l’art » !.
Le poème « descend bien », avec des évocations en même temps réalistes et en point de poésie, domaines pas souvent faciles à concilier, sauf peut être pour moi -non musicien », le dernier vers du second quatrain qui a du mal à me faire entrer dans une sensation.
Et ton frère (est-ce tiré d’une réalité vécue ?) que l’on assassine à Sarajévo, on l’assassine aussi chaque jour pas bien loin de nos portes. C’est aux veilles de Noël que chaque année ces spectres ressurgissent, et puis s’en vont sans bruit, sans cri après le temps d’une « célébration » qui a tout de même le mérite d’exister.
Un poème, c’est un moment de partage privilégié, et s’il ne fait rien bouger d’autre que des considérations sur la forme, alors nous pourrions nous poser des questions sur notre capacité à être des « vivants ». Merci pour ce « frère de Sarajevo » que l’on peut rencontrer un peu partout, pour lequel tu n’as pas hésité à sortir décidément des sentiers de l’orthodoxie « prosodisiaque ».
Si tu comptes éditer ce texte, je te signale simplement une faute de frappe à corriger au dernier vers du premier quatrain en remplaçant mettrons par mettront.
excusez quelques coquilles dans le commentaire précédent que j’aurais du relire plus attentivement….
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Ce poème me touche, les mots sont forts et montrent bien d’un côté, l’insouciance et de l’autre, la misère qui révolte.
Voici quelques vers pour dire cela, extrait de « Le boycott de Noël »
La révolte gronde depuis longtemps
Face à toute cette abondance,
A ces regards pleins de méfiance,
A cet homme qui connaît l’errance,
Comment être complice du présent ?
Merci pour ce partage
Il est vivant ce poème et il est vrai que souvent la paix de Noèl est menacée dans bien des pays.Rien n’est parfait dans le meilleur des mondes.
Ce poème l’illustre bien.