Quand Noël se prépare au début de décembre,
J’ai toujours dans le cœur des sentiments confus :
Souvenirs douloureux pour l’enfant que je fus
Et charmes des parfums de cannelle et gingembre.
La ville s’illumine un peu plus chaque jour
Et dans les magasins, les petits s’émerveillent
Sous l’œil intransigeant des caméras qui veillent
Au ballet des vendeurs, de la foule alentour.
Pour garnir le sapin, des mètres de guirlande ;
Au menu : fruits de mer, timbales d’escargots,
Une dinde aux marrons, légumes en fagots,
Surenchère aux cadeaux, fête que j’appréhende.
Des gens de foi, bien sûr, parlent du Fils de Dieu,
Au chaud, dans une église, en chantant des cantiques
À la gloire du Père, aux paroles mystiques,
Apaisantes pour l’âme en cette heure et ce lieu.
Hélas ! aucune trêve en cette nuit divine ;
À l’autre bout du monde, à côté de chez soi,
Sur un homme s’étend l’ombre du désarroi
En face du trépas qui de loin se devine.
L’un succombe à l’orgie, un autre meurt de faim ;
Les desseins du Seigneur souvent semblent étranges
À qui ne veut pas croire à l’histoire des anges,
En la vie éternelle, en l’harmonie enfin.
Certains disent qu’il faut beaucoup souffrir sur terre
Pour accéder plus tard au Royaume des Cieux ;
C’est pourquoi le martyr reste silencieux
Quand le poète écrit par refus de se taire.
(Extrait du recueil Rouge et Noir Eden)
Ce poème en dit long sur cette fête qui perd son sens et accentue les contrastes!!
j’avais écrit « Noël joyeux » où j’exprime aussi ces idées et ce que m’inspire cette période où l’homme est embarqué malgré lui dans une spirale qui ne lui ressemble pas, ça me fend le cœur à chaque fois, cette abondance face à la misère, cette disparité, alors je prends le chemin à contresens et tente d’agir pour ceux qui en ont besoin….
Merci pour ces mots très bien écrits
Merci Patricia. C’est vrai que cela ne change rien et que c’est peut-être un peu facile de prendre la plume, installée bien au chaud, pour dénoncer la misère. Mais d’un autre côté, ne pas le dire serait pour moi encore pire.
Très beau Zaz
Ce côté commercial de Noël, et la misère…
En fait, c’est plutôt « Le fil d’Ariane » qui exprime cela, mes excuses…je pense qu’on est nombreux à ressentir la même chose.
« Quand le poète écrit par refus de se taire »
Ce refus de se taire confine au courage de parler, et voilà qui rejoint Lamartine lorsqu’il dit que « les poètes sont la voix de ceux qui n’ont pas de voix »
Bravo Isabelle !
Oui, c’est déjà un pas important
ensuite, il y a les associations caritatives
Bref, ceux qui ne les laissent pas au bord ou le moins possible…
Et là aussi on peut agir…un peu, pour que ce soit moins dur.
C’est si facile de se retrouver exclu.
J’aime ce poème!
Il révèle d’un étrange paradoxe:
Martyr veut dire « témoin » et ce mot a toujours désigné ceux qui témoignent en donnant tout simplement leur vie pour témoigner de leur foi.
Juste leur vie…comme les moines de Thibehirine et tant d’autres.
Il est vrai que le martyr reste silencieux, car c’est sa mort qui parle pour lui.
« Il n’y a pas de plus grande preuve d’amour que de donner sa vie pour ce que l’on aime ».
en fait Dieu n’a rien à voir dans mon esprit avec tout cela
il ne se fait pas d’amis, comment le pourrait-il ??
Il a conçu l’univers en grand « architecte » pour reoprendre une expression connue, il a jeté les premières étincelles et tout s’est formé../..en millions/ millions d’années
Il laisse l’HOMME libre de tout y compris de se déchirer de se faire la guerre..
Le simple fait d’une seule intervention de lui pour l’un , alors pourquoi pas l’autre ?? il deviendrait un bureau des pleurs et revendications..
NOUS sommes responsables
S’il existe ce grand créateur, cette lumière, ce mystère, il n’est pas à notre image, mais à celle de notre âme..
Evidemment nous n’en sommes pas tous persuadés et surtout on ne peut la voir ( sauf dans les regards)
enfin moi j’y crois car c’est au fond de moi comme une présence.
sur ce BON NOEL à tous et à toutes
amitiés
katy
C’est trés beau et la conclusion est si pleine de sens et de vérité Merci Isabelle pour ce gentil poême émouvant.