De l’aube jusqu’au soir, sous diverses lumières,
Escale emblématique acquise aux pèlerins,
Ecrin du temps jadis nacré d’oiseaux marins,
Il s’affirme à l’écart des emprises fermières.
Calice intemporel, intangible vecteur,
De l’aube jusqu’au soir, sous diverses lumières,
Sa vieille église adresse un psaume protecteur
Envers tous les bateaux dès leurs courses premières.
Dans ce paisible lieu, joyau du littoral,
Où s’exposent sans fin tant de roses trémières,
De l’aube jusqu’au soir, sous diverses lumières,
Chaque ruelle arbore un même écho floral.
Quel plaisir d’y chercher les sources coutumières
En cette enluminure où l’homme aspire encor
A ce fondre humblement au sein de son décor,
De l’aube jusqu’au soir, sous diverses lumières !
Chers amis, une coquille émanant de ma part apparaît au 3ème
vers du 4ème quatrain. Il faut lire « A se fondre » et non « A ce
fondre ». Certains auront rectifié d’eux mêmes.
Talmont sur Gironde,presque un petit air lagunaire…. Avec les roses en plus….
« De l’aube jusqu’au soir, sous diverses lumières ! »
C’est aussi le miracle incessant de la lagune vénitienne….
La forme m’interpelle également…. Cela ressemble à une « forme fixe » que je ne reconnais pas….
Eclaire-nous de tes diverses lumières….
Oui, Claudio, la forme m’interpelle aussi, avec ces rimes croisées au deuxième quatrain alors que les autres sont en rimes embrassées. Cela dit, l’alternance féminin-masculin est respectée.
Je ne connais pas de forme fixe qui ait cette structure. Mais elle est particulièrement intéressante. Il se dégage de ce texte un charme particulier avec ce vers très évocateur « De l’aube jusqu’au soir sous diverses lumières » qui ouvre le poème et la sensation, et se retrouve glissant de vers en vers, en 2 à la seconde strophe, en 3 à la troisième, et en 4 soit en fermeture à la dernière strophe.
L’effet est très heureux, et pourquoi ne pas imaginer donner un nom à cette forme dont la structure est très précise, avec un air certes lointain, de pantoum.
A toi l’honneur, Jean-Jacques pour lui trouver un nom !
Quant à l’exception relevée au second quatrain de rimes alternées alors qu’elles sont embrassées dans les 3 autres quatrains, l’une des solutions pour obtenir une unité totale aurait pu consister à inverser les vers 3 et 4 de ce quatrain. On n’y perd pas au niveau du sens et de la syntaxe qui reste correcte. Mais l’effet recherché en souffrirait peut-être, l’image devenant moins instantanée.
Mais seul Jean-Jacques pourrait répondre à cette question.
Cette forme fixe s’appelle « Stances à vers glissant » qui d’habitude
repose sur deux rimes du début jusqu’à la fin. Là, pour l’occasion
et suivant mon inspiration, je l’ai composé sur une rime principale
accompagnée de rimes différentes. Dans la pratique, la composition sur 2 rimes augmente les contraintes du fait que si la stance est
composée de cinq vers le nombre de stances sera équivalent. La différence avec le pantoum est que les vers glissants de ce dernier,
c’est-à-dire les vers 2 et 4 de la première strophe se retrouve
en positions 1 et 3 dans la strophe suivante et ainsi de suite, et que le premier vers de la première stophe clos le pantoum.
Il faut noter aussi qu’un autre poème à forme fixe appelé
« Maillet » ressemble presque au mien et que j’ai déjà pratiqué.
Il se présente de la manière suivante : A*BAB AA*CC ADA*D AEEA*.
Le plus délicat est qu’en poésie classique, une stophe de quatre
vers ne peut être composée de deux distiques comme dans la 2ème
stophe, donc cette dernière doit affîcher une seule idée (voir en
exemple mon poème « Sur l’océan d’amour »).
Beau poême descriptif d’une ville et évocateur pour tout ce qui s’y passe à l’intérieur.Cela donne envie de la visiter.Merci monsieur Chiron.