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Archive journalière du 28 nov 2010

3/ L’alternance des rimes féminines et masculines

Règle élémentaire mais d’une importance capitale pour l’harmonie d’un texte rimé….
Qu’elles soient suivies, croisées, embrassées ou sous une forme fixe, Il faut toujours alterner les rimes masculines avec les rimes féminines….

Rappelons ce que sont les rimes féminines ou masculines :
rien à voir avec le genre féminin ou masculin du mot rimé,
une rime féminine est une rime qui termine par un e muet,
exemple : « rôle » « drôle » « incendie » « caddie »
une rime masculine est une rime qui ne termine pas par un e muet,
exemple : « virginité » « virilité » « rumeur » « humeur » 

Donc  en rimes croisées, une rime masculine doit toujours être suivie par une rime féminine et vice versa….

En rimes plates ou suivies c’est idem mais par paire de rimes, deux rimes féminines seront suivies de deux rimes masculines et vice et versa.

En rimes embrassées c’est presque pareil et voici un exemple d’alternance sur des rimes embrassées :

Horloge! Dieu sinistre, effrayant, impassible,                                   féminine
Dont le doigt nous menace et nous dit: « Souviens-toi!                     masculine
Les vibrantes Douleurs dans ton cœur plein d’effroi                        masculine
Se planteront bientôt comme dans une cible;                                  féminine

Le Plaisir vaporeux fuira vers l’horizon                                            masculine
Ainsi qu’une sylphide au fond de la coulisse;                                   féminine
Chaque instant te dévore un morceau du délice                  féminine
A chaque homme accordé pour toute sa saison                  masculine
(
Charles Baudelaire)

Quand un ordre d’alternance est défini, cet ordre doit être gardé du début à la fin du poème ou/et  à chaque strophe….

En revanche, dans la versification classique, il est généralement interdit de faire rimer une rime masculine avec une rime féminine,
« clerc » ne rime pas avec « claire »
« chair » ne rime pas avec « chère »

                                                                       (Claudio Boaretto)

Le pain

En 1914, mon père, âgé de 13 ans, se trouvait à Reims où sa mère s’était réfugiée. Il devait s’occuper de ses deux petites sœurs, sa maman venant de donner naissance à son petit frère dans les caves de l’hôpital et sous les bombardements. 

    Ce jour là, il cherchait désespérément quelque chose à manger et, au coin d’une rue, vit que deux soldats allemands conversaient entre eux, tournant le dos à un charreton de pain recouvert d’une bâche. 

    L’enfant se faufila doucement pour prendre un pain, mais, alors qu’il s’en saisissait, la bâche glissa et il vit terrorisé, le soldat se retourner ! Puis stupéfait, il vit l’homme qui l’avait rapidement regardé, se retourner vers son interlocuteur et continuer à parler, comme si de rien n’était, lui permettant de s’enfuit avec son précieux butin. 

    Mon père, dans sa vieillesse parlait encore de ce fait avec des larmes d’émotion et notre famille à ce récit a toujours eu une pensée émue pour ce Juste. 

Car dans cette «  sale guerre », (en est-il de propres ?…) comme partout, d’ailleurs, la bonté a rayonné dans les deux camps. 




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