Malgré l’âge et le temps qui fatiguent le pas,
Tu gardais tant d’éclat, après un long parcours,
Qu’il semblait insensé que vienne le trépas
Graver le mot “jamais” sur celui de “toujours”.
Dans le devoir, toujours, et ton ouvrage fait,
Sur l’arbre, à tout jamais, tu laisses le bourgeon,
Une nouvelle vie, un plus récent portrait
Qui découvre le tien au cœur d’un médaillon.
Telle une chaîne d’or qui finit les atours
Et porte l’effigie, – avers à tout jamais -,
Par tes petits enfants, tu seras là toujours
Car tu poses sur eux un aspect de tes traits.
La vie est un joyau sans écrin de velours
Qu’un jour la mort reprend sous le marbre de jais
Mais, puisqu’un chant d’amour exalte les “toujours”,
Je sais que, par le mien, tu vivras à “jamais”.
» La vie est un joyau sans écrin de velours »
Et ce poème, Nicole, est un diamant qui scintille des feux de l’éternité.
Je relis ton poème avec un double plaisir, Nicole, le plaisir des mots et celui de « l’au-delà » des mots, ces feux de l’éternité dont parle Joëlle … Mais, en même temps me revient cette récente citation de Gérard : « sic transit gloria mundi », une gloire terrestre dont les limites sont celles de « notre aventure hummaine » dit-il … et tu opposes à cette gloire « un chant d’amour exaltant les toujours … par lequel tu vivras à jamais » Sublime !
Je m’incline devant l’éblouissante image que vous suggérez, Joëlle.
Où commence, où finit l’aventure humaine, Pierre ? Un jour peut-être, nous sera offerte la clef de ce mystère. J’espère, pour ma part, que la réponse passe par le coeur.
Merci à tous les deux.
Je me trouve périodiquement, à travers l’un ou l’autre texte lu sur le blog , heureux des richesses qu’offre toujours la poésie à travers les sensibilités et les visions particulières. Ce texte a quelque chose de remarquable. Sur la forme, le poème est bien « balancé » et je ne trouverai pas plus à dire sur un but atteint
Mais ce que je remarque de particulier, c’est la force d’évocation qu’apporte le ressac des mots jamais et toujours, comme les éternels complices d’un mouvement de vie qui parait nous tirailler entre deux extrêmes.
Les mots jamais et toujours sont ici employés quatre fois alors que l’on recommande généralement en poésie aux formes les plus usitées et dont le nombre de vers est limité , comme c’est ici le cas (donc exit la légende des siècles) de ne jamais employer deux fois le même mot au cours du déroulement du chant.
Ici, ce qui pourrait dans cette conception dont on comprend pourtant bien les raisons, se révéler comme faiblesse, devient à l’inverse une force, parce que la force maîtrisée a pris le pas sur la conception régulière.Exemple de plus d’une forme au service du fond.
Et c’est du plus bel effet.
Je viens de lire ton poème Nicole qui me va droit au coeur.
Comme c’est bien dit!
oui il vivra à jamais dans les traits des petits enfants,
dans vos souvenirs..
Oui je sais on ne croit pas jusqu’au dernier instant que ceux que l’on aime peuvent mourir .. et pourtant!
Parfois quelques heures avant la mort ils semblent encore tant en forme que la chose parait IMPOSSIBLE ..
Quand la mort nous surprend tous, nous restons pantois!!
Elle vient cueillir à jamais celui , celle , qui nous était si proche
mais comme tu le dis si bien , ils seront en nous toujours présents.
amitiés
katy
Beau poême qui exalte la vie de famille.