Les fleurs de mon enfance, autres pour la Toussaint,
Répandaient sur mon âme un baume imaginaire
Car je ne connaissais, de l’oncle poitrinaire,
Que son nom sur la tombe et son portrait succinct.
Les larmes de Grand-mère arrivaient à dessein
Pour clore l’oraison, rituel centenaire,
Et nous suivions le pas d’un valétudinaire
Qui tremblait en serrant un bouquet sur son sein.
Mes défunts d’aujourd’hui sont des êtres que j’aime
Mais je ne pose rien, pas même un chrysanthème,
Sur la pierre glacée à l’ombre du caveau ;
Car mes chers disparus survivent dans ma tête,
Un monde romanesque issu de mon cerveau,
Et nul ne me dira quand célébrer leur fête.
(Extrait du recueil Rouge et noir Eden publié en 2005)
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