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Archive mensuelle de octobre 2010

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Lettre de Gérard Dalstein

Je n’ai pas déserté le blog, mais avec octobre, la pression sur différents axes est repartie, et les réflexions qui sont nées entre nous cet été, et surtout les réactions qu’elles suscitent, même si elles demeurent encore au niveau d’un petit nombre, permettent de voir un petit bout de chemin parcouru dans la direction de ce que je pense que la plupart d’entre nous souhaitent. Un blog vivant, engagé dans une véritable recherche des voies sincères d’une poésie qui ne sacrifie pas le fond à la forme mais respecte en même temps l’enseignement de la forme comme un enseignement magistral dans lequel l’élève peut et souvent doit, en fonction de ses dons propres, dépasser le maître. 


Je suis à peine parvenu au terme des commentaires sur le texte de Joëlle, « Lorraine blanche » que je m’aperçois du nombre de ceux qui concernent maintenant « brouillard givrant ». 

 

Je m’arrête pour aujourd’hui à la somme des premiers pour en tirer quelques enseignements, et surtout des pistes de travail. 

Je retiens le commentaire de Joëlle (commentaire 16 du 4 octobre) qui fait écho à un projet dont j’avais déjà dit quelques mots à Isabelle pour critiquer l’un de mes propres textes. C’est pour un peu plus tard à propos d’un thème sur les fameuses poésies que l’on dit « libres ». 

 

Pour l’heure, et pour ma part je jouerai le jeu en soumettant, à l’inverse de ce qui se fait naturellement, des poèmes que je n’ai pas retenus, des poèmes inachevés, (mais que j’achèverai peut-être un jour s’il me vient non point une possible correction, elle serait peut-être là, mais la pièce manquante du puzzle). 

 

J’appuie donc la proposition de Joëlle, et on y va ! 

 

Pour les exploitations, chacun sa sensibilité bien entendu, et si par exemple Joëlle aide les personnes en leur proposant des solutions techniques, je suis pour ma part incapable de le faire même si la plume me démange, étant plus particulièrement attiré par une pédagogie générale dans laquelle l’auteur va trouver sa réponse à partir de questionnements, d’exemples, d’échanges, de réflexions. 

Et les deux attitudes sont parfaitement complémentaires, car toutes les personnes n’ont pas les mêmes besoins pour avancer. Et combine y a-t-il de sensibilités complémentaires ? Nous sommes riches et l’ignorons trop souvent. Je pense par exemple à Claudio avec son développement sur l’évolution phonétique de la langue et de ses inévitables répercussions sur les règles de prosodie. Nous en reparlerons à partir d’exemples de poésies. 

 

Ah qu’il est difficile de ne pas confondre progrès et modernité ! L’un qui fait avancer dans la logique de vie de l’adaptation, l’autre qui aveugle et  occulte l’avenir dans une sensation de suffisance ! 

 

Cultivons nos jardins, échangeons nos fruits et nos expériences. 

 

Pour ma part, j’élude déjà la réalité de la prosodie en tant que telle. Si on ne veut pas se plier à son école, alors on écrit en prose, et la prose poétique n’a rien de à envier en son genre à la poésie. Il faut choisir, et demeurer cohérent avec son choix. 

 

Il ne suffit pas d’aller à la ligne tous les trois mots pour construire un poème. 

 

Si en revanche, on choisit l’école formatrice de la prosodie, la respecter n’est pas non plus en faire son maître, mais son outil. 

 

J’oserai parler de « l’âme » d’une poésie, qui échappe à toute analyse discursive. Changez un mot, fut-il meilleur au niveau de la prosodie, et l’or peut du coup se changer en plomb. Et c’est l’une des raisons qui me rend prudent quant aux possibilités de correction. Alors il faut un dialogue de fond entre auteur et lecteur. Et c’est une question d’affinités et de capacité de liberté intérieure, car s’il manque l’un, on risque de manquer tout. 

 

J’ai pourtant connu une exception dans une amitié exceptionnelle, avec un ami malheureusement disparu tragiquement dans les quelques années qui nous ont séparé de nos grands prix respectifs des poètes lorrains. Nous avions vingt ans. Je lui avais « filé » le virus de la poésie et lui  du dessin et de la peinture. Et nous pouvions échanger des heures et des heures à bâtons rompus sur le contenu de nos poèmes jusqu’à presque nous retrouver dans la pensée profonde qui animait le texte de l’autre. Je n’ai jamais connu depuis une telle expérience, et c’est pourquoi je peux mesurer l’écart entre les échanges au niveau des réflexions, qui sont à notre portée et qui font vraiment progresser, et la possibilité d’entrer vraiment dans l’élan poétique profond de l’autre. Cela, c’est vraiment à chacun de le sentir. 

 

Nous sommes dans un art qui demande beaucoup, avec un chemin au bord duquel nous ne pouvons jamais nous asseoir trop longtemps, juste le temps d’une satisfaction passagère, éphémère. Et pourtant, dans notre vie intérieure, il peut nous porter si loin, si loin ! 

 

Voilà l’essentiel de ce que j’ai pu ressentir à travers les échanges assez nombreux de ces derniers temps, et j’avais envie de ne pas encore reléguer « aux archives » tout un potentiel de vie qui semble prometteur. 

 

Pour l’exploitation de cette richesse, nous avons déjà de la matière, une proposition de Joëlle qui peut faire son chemin et ensuite…on verra. 

 

Bien à chacune et chacun en poésie 

 

GD 

Saisons déboussolées (Hommage à Rutebeuf)

Que sont nos saisons devenues 

Qui rythmaient nos vies contenues 

En même élan ? 

 

Revenaient sans faillir, chaque an, 

Donnaient au labeur son mitan 

Où tout repose. 

 

Las ! Où que mon regard se pose 

Ne vois que laide et triste chose : 

    Point d’harmonie ! 

 

Soleil troublé, monotonie, 

Des éléments rigueur honnie ! 

    Terre en colère ? 

 

Accablés du présent mystère, 

Pour éviter pire misère : 

    Amis, changeons ! 

 

De peau, de mœurs, et lors baillons 

Neuve boussole à nos saisons 

    Surtout bon vent ! 

 

    Surtout long temps ! 

 

 

 

Janvier 2004 

Salon Floralivres 2011

Le salon FLORALIVRES 2011 se déroulera le dimanche 1er Mai sur le parvis de la gare de Metz. Il pourra accueillir une cinquantaine d’auteurs, tous genres confondus.
Il est strictement ouvert à tout auteur lorrain désireux d’y participer.
Une participation de 15 € est demandée à chaque auteur. Possibilité de se restaurer sur place (Stand sandwiches et boissons assuré).

La date limite d’inscription est le 15 Février au plus tard.

Chaque auteur doit adresser avec sa demande une photo et un court résumé de son travail d’auteur afin d’être inclus dans la brochure qui sera éditée à cette occasion.

Adresser demande d’inscription, chèque en règlement de 15 € et photo accompagnée du petit texte CV de l’auteur avant le 15 Février à :

André NACSON
5 rue Charlemagne
57000 METZ

Ou par email à : andre.nacson@wanadoo.fr 

Merci de diffuser auprès de vos auteurs concernés.

Geneviève KORMANN
Présidente APAC 

Thème du mois de novembre : autour d’une tombe

Aujourd’hui a été publié le dernier poème sur le thème “les frimas”. 6 adhérents seulement ont participé à ce thème…
Dès demain et jusqu’au 30 septembre, nous aurons des oeuvres hors thème.
Ceux qui le souhaitent peuvent d’ores et déjà m’envoyer leurs oeuvres pour le thème de novembre consacré de manière générale à la Toussaint.

Les frimas

Dans le bief gelé, 

Un bateau nommé Freedom 

Est fait prisonnier. 

 

Un givre argentique 

Fixe l’hiver en flocons 

Sur papier glacé 

 

Flocons sur le lac 

Miroir givré du matin 

Premier cheveu blanc. 

Frimas

Octobre a revêtu son manteau bigarré ; 

Les jardins engourdis un tantinet moroses 

Exhalent dans le soir un doux parfum de roses 

Où les dernières abeilles viennent s’égarer. 

 

L’automne a retouché, façon impressionniste, 

Ses tableaux de maître qui flattent le regard. 

Un soleil pâlichon écoute l’air hagard, 

Les sanglots longs du vent, ce triste violoniste. 

 

D’un souffle violent il chasse obstinément 

Les feuilles et les oiseaux, mésanges charbonnières, 

Qui gagnent sur le champ l’Eole buissonnière. 

C’est la rentrée des glaces et ses désagréments. 

 

La nature est dure mais aussi généreuse ; 

Nèfles, noix, châtaignes, adoucissent le climat 

Comme les marrons glacés poudrés à frimas : 

Recette savoureuse et si peu onéreuse. 

SOS climatique

Le long temps des frimas est une renaissance
Puisant à l’intérieur tout le reste de vie
Se cachant des fureurs lancées comme un défi
Par les cris du Climat hurlant à la vengeance.

Car sortant d’un coma sous la chaleur intense
Venant de l’équateur d’un été sans souci
Libérant les ardeurs de faire des petits
Il songeait au trépas tel un Mort aux Urgences…

Mais l’automne accourant à grandes enjambées
Ses semelles crissant tel un SAMU pressé
Lui mit un goutte à goutte et lui redonna souffle !

Alors, plus grelottante qu’un malade en réa
Sous l’air froid qu’il redoute sans pantoufle et sans moufle
Sous sa clim ignorante, la Terre se gela !

Récital chant choral / poésie avec la Manonchante

affichehoudemont.jpg

Brouillard givrant

Mon âme est verglacée, j’entends le glas qui sonne
Et mon cœur nu frissonne à la mort d’un Amour.
Egarée dans mon sein étourdi me bourdonne
Jusqu’aux oreilles sourdes un ronron bien trop lourd.

Je vibre de chagrin, fracassée de douleur
Envahie d’un brouillard qui couvre mon émoi
Dans un état second, abasourdie, je pleure
Il m’enroule, rassure et me fige d’effroi.

Je ne peux plus bouger, ne ressens plus ma peine
Cet Amour me dilue depuis l’enterrement
Il me givre stoppée au milieu de l’arène
Où s’est-il envolé me laissant hors du temps ?

Et je tombe en lambeaux sur le sable, engourdie
Par des larmes glacées qui s’arrêtent. Si blême,
Hagarde, je pantèle à tes yeux qui sourient,
Vaincue de désarroi, tarie de froid, je t’aime. 

Lorraine blanche

La  neige a recouvert la profonde Lorraine 

De l’épais manteau blanc que revêtent les reines 

Lorsqu’en France la mort leur fait prendre le deuil 

Couvrant de sa rigueur les joyaux et l’orgueil. 

 

Ce vêtement d’hermine en fait la souveraine 

Se parant d’innocence émouvante de peine 

Ouvrant ses mains de givre en un geste d’accueil 

Au chevalier gisant drapé dans un linceul. 

 

Majestueuse dame irisée en ces larmes 

Ton enfant te revient et tous ses frères d’armes 

Lui rendent les honneurs de la chevalerie. 

 

Ta parure est le seuil de cette immensité 

Que franchit le poète avec l’éternité 

Et je voudrais qu’il neige aux confins de ma vie. 

Le site de la SPAF

Lors du congrès de Toulouse, Vincent VIGILANT a communiqué l’adresse du site de la SPAF : http://spafp.net.
Joëlle, qui me transmet l’information, précise que Vincent a dit : « spafp car spaf est déjà pris par les aviateurs et il a fallu ajouter le p comme poète pour se distinguer !  »

Le non-voyage

Si les frimas d’automne enveloppent la terre
Tous les matins d’octobre, à dix heures l’azur
Élimine soudain le flou du ciel impur
Et l’éblouissement soulève le mystère.

Des arbres ont vêtu leur parure carmin,
D’autres préfèrent l’or ou le jaune et le fauve,
Les oiseaux migrateurs désertant leur alcôve
Empruntent chaque année un pénible chemin.

Suivre sans réfléchir l’appel de la nature
Me paraît illusoire et vaine liberté,
Pourtant je les envie et la captivité
Dont je me sens victime aiguise la torture.

Surtout ne pas chercher à comprendre pourquoi !
Survivre à chaque jour, rester dans l’ignorance,
Se refuser le rêve au-delà de l’errance,
Ne pas voir que le monde, à l’abri, reste coi ! 

(Extrait du recueil « Rouge et Noir Eden »)

Merci pour vos avis et conseils.

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