Il n’a ni le génie, ni même le talent,
Des géants disparus étudiés à l’école ;
Indocile sa Muse au lointain caracole
Et sa plume ébréchée interdit tout allant.
La page vierge attend un somptueux festin
D’alexandrins rythmés en subtile ordonnance,
De rimes couronnant une riche assonance,
De beaux vers envolés vers un heureux destin.
Empli d’amour son cœur dit des mots oubliés ;
Dans son jardin secret où le sonnet gambade
S’égayent virelai, épigramme, ballade,
Poèmes qui jamais ne seront publiés.
Nourri du sang divin de poètes divers,
Ignoré du Parnasse, incompris par le monde,
Hors de l’humanité son esprit vagabonde
Et son âme attendrie embrase l’Univers !
Charles BERTE, Grand Prix des Poètes Lorrains 1998 pour son recueil intitulé : « AUTREMENT DIX »
J’aime beaucoup ce poème, qui me vaut cette question:
Le poète serait-il avant tout un incompris?
Je la pésente à vos impressions.
Les poétes sont souvent incompris.
Comme le dit Yves Bonnefoy : « Un poème, quel qu’il soit, ne se réduit pas à la pensée que l’on a cru pouvoir y entendre »….