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Archive journalière du 20 oct 2010
Maman, j’adresse au Paradis
Mon cœur fervent dans ce message
Pour toi j’essaye d’être sage
Mais ton départ m’a trop surpris.
Tout est changé à la maison :
Papa supporte une marâtre,
Je hais cette femme acariâtre
Qui me maltraite sans raison.
J’ai dérobé son martinet
(J’en avais coupé les lanières
M’insurgeant contre ses manières)
Alors elle a tué Minet !
Triste, papa va travailler
Et s’en revient à la nuit noire
Je sens bien qu’il commence à boire
Au souffle sur mon oreiller.
Je pleure durant les conflits,
Je rougis de son verbe obscène
Et quand elle nous fait la scène
Je vais me cacher sous les lits.
Elle a cassé mon beau collier
En me battant avant la classe,
De colère et de guerre lasse
Je l’ai poussée dans l’escalier.
Elle s’est tuée en tombant
Sur une marche très coupante
J’en ai vomi dans la soupente
Avant de m’enfuir, titubant.
A la cantine on m’appela
Pour m’informer de la nouvelle :
« Maman » dans sa chute mortelle
Avait brisé la pergola !
J’ai prié à l’enterrement,
…Pour toi seule, maman que j’aime
Et Dieu pardonnera quand même
Un bref instant d’égarement.
Papa semble heureux, sans regret,
Il chante, en auto, sur la route
Parfois il est saisi d’un doute
Et cherche à percer mon secret !
Maman je t’aime et ton petit
Veut te rejoindre…au Paradis !
Charles BERTE, Grand Prix des Poètes Lorrains 1998 pour son recueil intitulé : « AUTREMENT DIX »