La brume s’effiloche,
en voiles de dentelle,
sur octobre qui tremble
aux pourpres horizons :
lumière sans pareille sur la toile du ciel…
Le peintre s’émerveille de la rousse saison…
Les forêts incendiées,
lentement ,
au grand vent,
se dépouillent…
Sur le seuil des frileuses clairières,
les chemins embourbés,
sous l’averse,
s’enrouillent…
Oh ! longs sanglots de feuilles endeuillant les lisières !
Le vieil arbre qui craque,
avant la fin du jour,
tend ses bras douloureux vers d’obèses nuages…
Quelques fangeuses flaques,
posées sur les labours,
invitent les corbeaux à d’étranges voyages.
Des pas pressés s’enfuient …
loin des gris insipides.
L’inéluctable nuit,
se glisse,
pour le pire,
dans les moindres recoins des campagnes livides.
Octobre,
tout chagrin,
s’éclipse sans rien dire…