Une de mes amies du village m’avait parlé de trés beaux objets qu’elle avait ramenés d’un voyage en Inde et du somptueux travail d’orfèvrerie des artisans indous. La curiosité féminine aidant, je lui fis une petite visite.
Comme j’entrai dans la boutique, je la vis occupée à papoter en compagnie d’une vieille dame à l’air absent et d’une femme extrêmement bronzée , dont le teint contrastait curieusement avec les cheveux blonds. Très émaciée, elle se tenait nonchalamment accoudée au comptoir de la boutique.
Saluant mon amie, je luifis part de l’objet de ma visite, mais celle-ci, surprise par mon arrivée, se leva vivement pour me dire : « C’est que j’ai presque tout vendu !… » et de commencer par sortir de sa vitrine, un bracelet d’argent vieilli, somme toute assez banal…
Je regrettai déjà ma visite, quand la femme du comptoir, avant que j’ai pu saisir l’objet pour mieux le regarder, le prit des mains de mon amie et se mit à la tourner en tous sens dans ses doigts, allant jusqu’à déclarer : « il est un peu petit ! »
Alors, sautant sur l’occasion, je lui dis : « Je quitte le village dans deux jours, aussi je vous laisse jusqu’à demain ! si, demain , vous ne l’avais pas pris, je l’emporte ! »
.De retour de promenade dans la soirée, je vis mon amie venir à ma rencontre et me dire d’un air préoccupé : « Elle l’a pris ! elle l’a pris ! et pourtant, cela faisait des mois qu’elle le voyait en vitrine ! »
Comme c’est dommage ! ais-je répondu: Dis bien à ta cliente qu’il me plaisait beaucoup !
( car je pense vraiment qu’il n’en aura que plus de valeur à ses yeux !…)