Orval comme un joyau, Orval comme une terre,
Des cristaux de l’hiver aux fastes du printemps,
Tu chantes l’eau des bois, les gestes de la Mère
Et tu gardes le feu de tes rêves d’antan.
C’est toujours ton chemin qui m’habite, prospère,
Et m’appelle; et je vais, docile à son élan
Qui me dépose et rit dans la pleine lumière
Des souffles frais d’avril semés aux quatre vents.
Donne moi d’embrasser ce chêne centenaire
D’où s’élèvent en août des essaims d’oraisons
Qui célèbrent sans bruit la tendresse du Père.
Qu’advienne octobre enfin, que bouge le mystère
De ton vibrant message aux hommes de saison
Dont le regard aimant affranchit des misères.
Les feux d’Eden
Tout l’amour de la terre, l’accord profond avec le cycle des saisons et ses mystères, tout cela émane avec beaucoup de poésie de ces vers.
Tu écris les saisons qui passent sur nos vies! Je suis en attente de la parution de ton recueil « les feux d’Eden » pour tourner avec toi des pages de mémoire.
Amicalement
Pascal
Comme pour « la vieille mine » je remarque encore ce hiatus à l’hémistiche du premier vers sur le même son, fermé et ouvert, mais la bouche ne se referme pas, au contraire elle s’ouvre encore plus en « yau » et « Or »….
Comme pour « vieille mine » j’attends de Gérard une explication, un développement qui me passionnera tout autant…..
J’aime ce poème où je me laisse bercé par la musique
en dégustant ce liquide malté accompagné du fromage
et du pain conçus par les moines.
Oui, Claude, je te livre volontiers le petit « secret », car lorsque je parcours les ruines de l’ancienne abbaye cistercienne d’Orval, m’arrêtant à la fontaine Mathilde, allant toucher le chêne centenaire, je passe une porte qui mène à un pays où simplicité et profondeur semblent graver partout un regard bienveillant dans les pierres. Mais Orval, c’est le O grand ouvert de l’anneau d’Or, le joyau tombé dans le cours du ruisseau qui passe sous l’abbaye (Les ondes de la Vouivre) et qu’un poisson saisit par la gueule pour le ramener à Mathilde. Ainsi est construit l’emblème d’Orval, on pourrait même dire le « sceau », poisson tenant un anneau d’or dans sa gueule, et Jean-Jacques qui semble un fin connaisseur du lieu et de ce qui y flatte aussi le palais pourra le confirmer.
Je tiens beaucoup à ces deux O ouverts qui se rencontrent, Orval et l’anneau d’or, ici nommé joyau.
L’eau des bois, c’est le chant de ce fameux ruisseau qui passe derrière la salle du chapitre, la Mère, Marie, bien entendu puiqu’il s’agit d’un lieu marial, O combien, et le feu des rêves d’antan, l’allusion aux moines forgerons de cette abbaye qui ont édifié en forêt de Buré d’Orval les premiers hauts-fourneaux de la région, dont le fameux Dorlon.
Si tu ne connais pas ce lieu, cela m’étonnerait qu’en t’y plongeant, tu n’y trouves pas une « divine » inspiration !
Voilà un exemple d’entorse à la prosodie que je respecte car le poète, connaisseur des règles qui la régissent, décide en toute connaissance de cause, de ne pas respecter celle du hiatus pour obtenir un effet sonore. Dans ce cas, bien sûr, il ne faut pas être obtus et au contraire tirer son chapeau.
Merci, Gérard, de nous donner, avec ce poème, matière à disserter en toute convivialité…
Respect….
Merci et ravi d’avoir pu partager un petit quelque chose de ce lieu magique, où, justement, c’est le respect de la Règle qui régit la vie collective. Il est aussi des cas où certaines « entorses » à la règle sont permises, mais elles ont toujours des raisons explicites. Ici encore, la règle des règles, c’est l’harmonie, et tout y sens l’harmonie.
Oui Gérard, je connais… Un peu, pas tant que toi…. Plus prosaïquement, lorsque je demeurais à Damvillers, la tradition : promenade hebdomadaire, d’abord Florenville pour la tarte au sucre et le jambon des Ardennes, puis, au retour, l’abbaye d’Orval pour déguster la bière sensée faire digérer les agapes du déjeuner dominical… Mince prétexte car, accompagnée des fameuses tartines de fromage au gout si particulier, il fallait plusieurs tournées pour que cette digestion puisse correctement s’accomplir….
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