Mon âme est verglacée, j’entends le glas qui sonne
Et mon cœur nu frissonne à la mort d’un Amour.
Egarée dans mon sein étourdi me bourdonne
Jusqu’aux oreilles sourdes un ronron bien trop lourd.
Je vibre de chagrin, fracassée de douleur
Envahie d’un brouillard qui couvre mon émoi
Dans un état second, abasourdie, je pleure
Il m’enroule, rassure et me fige d’effroi.
Je ne peux plus bouger, ne ressens plus ma peine
Cet Amour me dilue depuis l’enterrement
Il me givre stoppée au milieu de l’arène
Où s’est-il envolé me laissant hors du temps ?
Et je tombe en lambeaux sur le sable, engourdie
Par des larmes glacées qui s’arrêtent. Si blême,
Hagarde, je pantèle à tes yeux qui sourient,
Vaincue de désarroi, tarie de froid, je t’aime.
Malgré les maladresses au regard de la prosodie, ce poème est bouleversant et beau.
d’accord avec toi, Zaz….
Dernière publication sur Photos, Reportages, Chansons, Venise : L’ÉGLISE ROMANE ISOLÉE DE SAINT THOMAS
Merci
Maladresses dans les rimes, et ?
Des frimas à l’intérieur
ce texte est magnifique !! très émouvant, je comprends très bien que la douleur intense puisse vous faire dire de si belles choses
» mon âme verglacée.. »
« fracassée de douleur » » je tombe en lambeaux »
et le dernier mot » je t’aime »
très touchée Marie France par ce beau poème
katy
Merci Katy
Et pourquoi pas procéder à une sorte d’ »autocorrection » aussi, laissée à vos appréciations
Ca me paraîtraît un bon moyen de progresser.
Dans mon poème, j’ai vu des rimes pas comme il faut par exemple, « douleur-pleure », féminine, masculine, des pieds en trop (le pluriel « sourdes »)
Pour votre avis
Tout à fait Marie-France,
Le masculin et le féminin ne riment pas.
Pour ce qui est de » sourdes », il faudrait lire la phrase à haute voix en tenant compte de la liaison et ,là, tu pourrais constater d’emblée l’anomalie du vers.
» Jusqu’aux oreilles sourdes »z »unronron bien trop lourd ( 13 pieds)
Il t’était possible d’écrire:
« Jusqu’à l’oreille sourde un ronron bien trop lourd » et tu avais les 12 pieds.
Et ça sonnait mieux même
Merci Joëlle
De rien, Marie- France,
Il est vrai que le fait que le poème soit écrit au féminin, ( ce qui est normal puisque tu es une femme), ne t’aide pas:
Il conviendrait surtout d’éviter les « ée » à la césure, comme:
» Mon âme est verglacée « e » j’entends le glas qui sonne »(13pieds)
En écrivant:
« Mon âme est verglacée au son du glas qui sonne.
« Cet amour me dilu « e » par cet enterrement »
Par: « cet amour me dilue en cet enterrement »
(pas de consonne derrière un « e » muet de manière à ce que le vers coule, glisse)
« Par des larmes glacé »es » qui s »arrêtent, si blêmes »peut-être changé, (c’est un exemple), par:
« Par des larmes de givre agonisant, si blême »
Ceci afin d’éviter, surtout, le « e » muet à la césure.
Voila,je me suis permis de développer davantage cette explication car j’ai senti que le sujet t’intéressait.
Bravo, en tout cas pour ce poème qui est trés beau et mérite que tu le reprenne.
Merci, c’est ce que je vais faire Joëlle
Sur tes bons conseils et indications (que j’ignorais encore)
Et je le renverrai à Zaz pour une prochaine « réinsertion » sur le blog par exemple
Je ne réinsère pas un poème corrigé. En revanche, tu pourras mettre la version corrigée en commentaire du poème initial. Cela peut effectivement être très intéressant d’avoir les deux versions d’un seul coup d’oeil.
OK
Je l’amènerai le 14
Un petit retour sur le blog pour me changer les idées….
Bravo à Marie-France pour ce beau poème qui vaut le coup que l’on s’y arrête….
Nous ne pouvons qu’être d’accord avec les remarques de Joëlle quant à la césure car l’oreille humaine, ne pouvant assimiler d’une traite un vers de 12 pieds, a besoin à l’écoute d’un repos au bout de six syllabes….
Mais si l’on suit les règles de la « prosodie classique » à la lettre il n’y a pas qu’à la césure que le « e muet » est interdit…. Il y a théoriquement anomalies également sur les mots suivants qui devraient être suivis par une voyelle : Egarée Envahie abasourdie Vaincue tarie… Certains diront même qu’il provoque un pied supplémentaire et que les vers concernés compteraient donc 13 pieds…. Encore une fois cette règle m’interpelle pour les mêmes raisons que la règle qui interdit les rimes des pluriels avec les singuliers….
Tant pis si je me répète mais la poésie était autrefois le véhicule oral de la culture et le français d’autrefois se devait de prononcer toutes les voyelles,(et ceertaines consonnes aussi) comme l’italien de nos jours d’ailleurs…. Je reste persuadé, dans les cas qui nous intéresse, que le « e muet» d’aujourd’hui était autrefois un « e sonore »… D’où l’intérêt alors de la règle pour garder le rythme….
Mais la langue française a évolué… Qui de nos jours prononce encore, même avec la meilleure des dictions, « vain/ cu/ eu » ou « ta/ ri/ eu » ou « é/ga/ré/eu »….
Le fait est que le poète inspiré, Marie France en l’occurrence, n’étant pas au fait de cette règle, ne s’est même pas posé la question est révélateur….
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Merci Claudio
Effectivement j’ignorais cette règle et suis contente de l’avoir apprise grâce à Joëlle
Oui, les règles peuvent être restrictives des fois, (parcequ’anciennes ?) mais il faut les connaître, les maîtriser pour, déjà, un écrit de qualité puis évoluer…
J’ai complètement zappé cet échange autour du « e » muet à partir du texte fort de Marie-France. Je devais être accaparé par d’autres tâches, je vous laisse deviner…
Claudio a raison de rappeler que le « e » muet se prononçait jadis, et comptait donc pour une voyelle. Il est vrai qu’aujourd’hui on ne le prononce plus… mais c’est à moitié inexact. On ne le prononce plus dans la moitié nord de la France (où l’on parle la langue d’oïl) mais on le prononce souvent dans la moitié sud, où les linguistes localisent la « langue d’oc » (d’où le nom Languedoc).
Pour preuve, souvenez-vous de l’accent méridional et imaginez Fernandel prononçant Peu-chè-reu ou Galabru s’exclamant « Vous me fai-tes vrai-ment brai-re ».
Et nous y voilà: le compte est bon…
Mais c’est une affaire scabreuse, sur laquelle Joelle a raison d’insister : beaucoup d’alexandrins que nous voyons passer comptent 13 voire 14 pieds…
Affaire à suivre !
Et pour le coup, ce ne sont plus des alexandrins ! Cette appellation est d’ailleurs très galvaudée et utilisée à tort et à travers pour tout dodécasyllabe. Or tout vers de douze pieds n’est pas un alexandrin.
Et comme l’avait précisé avec justesse (lors de commentaires malheureusement supprimés)notre désormais Alérion d’Or de Jean-Jacques,l’appellation galvaudée qu’Isa évoque plus haut n’est qu’un
» Alex sans drain »
Pauvre Alex…
Mais non, Marie-France!…
Aprés tout, tout le monde n’a pas besoin de drain!
Beaucoup s’auto-régulent d’eux mêmes!
Oui Joëlle, c’était pour rire
Et Zaz, tu es entrain de me mélanger avec tes dodécasyllabes…
Non, j’ai compris mais ouf, faut chercher
12 syllabes si ça ne remplit pas les conditions (deux hémistiches, et quoi encore ? les rimes…et tout ça) ça ne s’appelle plus un Alexandrin…
Eh oui…
A plus tard