Lorraine blanche

La  neige a recouvert la profonde Lorraine 

De l’épais manteau blanc que revêtent les reines 

Lorsqu’en France la mort leur fait prendre le deuil 

Couvrant de sa rigueur les joyaux et l’orgueil. 

 

Ce vêtement d’hermine en fait la souveraine 

Se parant d’innocence émouvante de peine 

Ouvrant ses mains de givre en un geste d’accueil 

Au chevalier gisant drapé dans un linceul. 

 

Majestueuse dame irisée en ces larmes 

Ton enfant te revient et tous ses frères d’armes 

Lui rendent les honneurs de la chevalerie. 

 

Ta parure est le seuil de cette immensité 

Que franchit le poète avec l’éternité 

Et je voudrais qu’il neige aux confins de ma vie. 

24 Réponses à “Lorraine blanche”


  • Très belle chute avec un magnifique dernier vers.

  • Joelle di SANGRO

    Merci, Isa

    J’ai, tout comme Gérard, relevé bien tardivement une maladresse avec l’assonnance: »chevalier gisant » bien peu agréable, à la fois à l’oreille et la diction.

    Je n’ai cependant pas trouvé de terme plus évocateur de ma pensée et c’est ainsi que la maladresse prend le pas sur la prosodie…

  • Je dois dire que le « chevalier gisant » ne me choque pas trop.
    En revanche, si tu permets une remarque, l’utilisation de rimes plates dans des quatrains me « dérange » davantage. Personnellement, j’utilise les rimes plates dans des poèmes d’un blog alors que dans les poèmes à strophes, je préfère les rimes croisées ou embrassées. Et puis, puisque je suis lancée (je sais que tu ne verras dans mes propos aucune méchanceté), je trouve la rime « linceul » un peu approximative. Mais ce que je retiens, c’est le dernier vers sublime qui me fait oublier les maladresses précédentes, d’où l’intérêt toujours de soigner ses derniers vers !

  • Joelle di SANGRO

    C’est trés juste, Isa

    Les rimes plates ne sont pas trés opportunes pour ce qui concerne le sonnet…(erreur de jeunesse…)

    De même que la rime  » accueil- linceul  » est trés approximative…

    Mes 30 ans,(période où j’ai composé ce poème), te demandent de les excuser…Et la tendresse que j’épouve pour cette époque m’a retenue d’apporter une modification au poème, car il est des émotions que l’on préfère garder, bien qu’imparfaites, intactes(et je sais que tu me comprends!).

  • Absolument, Joëlle ! Et reconnaître ses erreurs de jeunesse est la preuve d’avoir bien grandi. Je n’ai écrit ces quelques critiques que pour entrer dans le nouvel esprit initié par Gérard que je trouve très intéressant car très constructif et parce que je savais que tu saurais ne pas prendre ombrage de ces quelques mots.

  • Joelle di SANGRO

    Je trouv, moi aussi que cette approche des textes initiée par Gérard est trés intéressante.

    Gérard lui-même a démontré par ailleurs qu’il pouvait être lui aussi  » critiquable « et qu’il l’assumait pleinement.

    Nous avons tous « commencé » et nous continuons notre cheminement car le chemin de la perfection n’est jamais abouti.

    Cependant, il peut être bénéfique pour les  » commençants » de progresser plus rapidement par le biais de ce que nous avons mis du temps à apprendre et que nous pouvons leur transmettre tout simplement et, bien évidemment, s’ils l’acceptent.

  • Voilà, Joëlle, c’est tout à fait dans mon esprit, et puis il faut bien dire que de tels échanges, ça a au moins de l’allure ». Assumer sa poésie, son écriture n’est certainement pas se contenter de la signer et de se complaire à la contempler. Elle demeure une école, un école de maîtrise de la langue, mais aussi une école de vie.
    Et l’amitié en poésie dont on parle parfois, qu’en ferait-on ?. En voilà un exemple qui peut servir de référence.
    Et s’il est vrai, Isabelle que reconnaître ses erreurs de jeunesse montre que l’on a bien grandi, j’aurais quand à moi la tentation de remplacer le mot « erreur » par « tâtonnements ». J’ai quelquefois la curiosité de relire ce que j’écrivais entre 15 et 20 ans, et que j’ai parfois été tenté de détruire. Un tel geste aurait constitué un signe d’orgueil manifeste.
    Dans ces tâtonnements, j’ai repéré pour ma part de fréquents appels à la rime plate, comme si finalement elle s’imposait intuitivement comme première approche de la poésie, avec la succession des rimes qui fait la première différence avec la prose. C’est souvent en découvrant ensuite les effets particuliers des maîtres de l’art à travers les rimes croisées ou embrassées que l’on peut s’ouvrir à la sensibilité de la forme. Et ça demande un certain temps, de la curiosité et de l’humilité.

    De même, j’ai constaté, chez moi du moins, une tentation assez fréquente à l’époque de ne pas accorder d’importance au genre de la rime et j’ai relu dernièrement un poème où je faisais rimer, en rimes embrassées, vogue (du verbe voguer) avec Van-Gogh. C’est vrai qu’au son, cela ne me choquait pas !
    Ca fait plaisir de redécouvrir à l’occasion d’anciens écrits, de mesurer le chemin parcouru sans rien renier de la valeur qui était alors celle des circonstances vécues dans l’authenticité, et de se dire que la route appelle encore devant, toujours devant !

    En tous cas merci pour cet échange, et, je l’ai déjà évoqué, je souhaite collationner dans un répertoire particulier tous les échanges du même type à partir de nos textes pour pouvoir peut-être aider, un jour, celles et ceux qui auront le désir d’aller toujours plus loin dans la recherche d’une certaine excellence. Nous verrons bien sous quelle forme ce serait possible. mais il ne faut pas que la matière se perde, ni se tarisse, même s’il y a peu de demandeurs.

    Et pour en terminer pour ce soir, si un jour nous prenons ombrage d’un commentaire forcément bienveillant lorsqu’il se situe à ce niveau que je classerais dans une forme « d’amitié pédagogique », alors, c’est que nous aurons à faire encore un bon bout de chemin pour « embrasser » la poésie, et qu’elle rende le baiser.

  • Merci Joëlle, merci Gérard…..
    « j’ai repéré pour ma part de fréquents appels à la rime plate, comme si finalement elle s’imposait intuitivement comme première approche de la poésie, avec la succession des rimes qui fait la première différence avec la prose. C’est souvent en découvrant ensuite les effets particuliers des maîtres de l’art à travers les rimes croisées ou embrassées que l’on peut s’ouvrir à la sensibilité de la forme. Et ça demande un certain temps, de la curiosité et de l’humilité »
    Voilà qui m’intéresse…. Les rimes plates sont déconseillées en poésie classique ?…. Est-ce une règle ?…. D’abord les appeler « plates » ne me plait guère, je les préfère « suivies » ou « jumelles »…. Je suis curieux, j’espère être humble, mais je suis un amoureux de la rime, et en particulier des rimes suivies…. Elles flattent mon oreille, je trouve magnifique ce retour immédiat de la rime…. Quand j’écoute, récitées ou chantées, les rimes suivies de certains textes, j’en ai quasiment la chair de poule…. Je ne renie pas la beauté des rimes croisées ou embrassées, mais parfois dans ces dernières formes, sans être Alzheimer, emporté par le texte j’ai presque oublié la rime précédente, et j’ai l’impression de rater quelque chose…. Et il me faut après l’écoute, revenir en arrière pour retrouver la rime….
    Je serai presque un âyatollâh de la rime suivie, et j’adore écrire ainsi….
    Pourquoi donc le déconseiller presque systématiquement ?….

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  • Je n’ai jamais dit, Claudio, que les rimes plates (c’est leur nom, je n’y peux rien) sont systématiquement déconseillées en poésie classique. Simplement, elles sont déconseillées dans les poésies à strophes. Dans les poésies d’un bloc, elles sont bien sûr tout à fait recommandées. On les trouve d’ailleurs dans les tragédies et comédies classiques et dans les grands poèmes de Victor Hugo, entre autres.

  • Joelle di SANGRO

    Je pense, Isa que tu as spécialement ressenti les rimes plates de mon poème parce qu’il s’agit d’un sonnet et qu’évidement, pour les pursites le sonnet se compose ainsi:

    ABBA – ABBA- CCD – CCD ou ABBA- ABBA – CCD – CDC.

    Connaissant cette règle, on ne peut qu’être interpellé par les rimes de mon poème et ton réflexe était tout à fait normal.

    Je comprends toutefois le ressenti de Claudio que, lui est trés musicien et qu’il est vrai que lorsque l’on écoute une chanson, la rime plate est plus  » efficace » pour mémoriser et plus forte encore lorsqu’elle vient se poser au refrain.

    Chaque variété de rime a sa propre  » efficacité », mais les règles sont parfois contournées avec bonheur selon l’usage que l’on désire en faire.

  • claudio boaretto

    Je ne te mets pas en cause, Zaz, j’ai lu différents traités où il était même écrit que les rimes plates, ou suives, ou jumelles, (Plates n’est pas leur seul nom fort heureusement) n’étaient pas acceptées en poésie classique…. (je vais rechercher dans mes bouquins…) et ceci m’avait surpris, quasiment choqué…. C’est le commentaire de Gérard qui, et j’en suis content, me donne l’occasion de débattre de ce sujet et j’explique pourquoi, de manière subjective je l’avoue, j’apprécie les rimes jumelles… Je les emploie souvent dans mes chansons qui sont par nature en quatrains, strophes ou couplet…. Et je ne m’en lasse pas…. Et c’est avec plaisir que j’ai commencé à lire les rimes jumelles de « Lorraine Blanche »….

  • claudio boaretto

    Sans chercher midi à quatorze heures, dans le traité de prosodie écrit par Pierre Brandao que l’on retrouve sur le blog il est dit :
    « Le poète classique évitera de MANIERE ABSOLUE la réalisation d’un quatrain construit sur des rimes suivies »
    Je ne comprends pas ce qui justifie cette péremptoire affirmation…..

  • Dans son « Petit traité de versification française », Maurice Grammont explique :
    « Une strophe française est un groupe de vers libres formant un système de rimes complet. [...]. Deux rimes plates consécutives, c’est-à-dire quatre vers dont les deux premiers sont sur une rime et les deux derniers sur une autre, détruisent le système et par conséquent la strophe. » et plus loin « Comme la présence de deux rimes plates de suite détruit immanquablement toute strophe, il n’y a pas de strophes de quatre vers à rimes plates. »
    Frédéric Turiel dans son « Précis de versification » indique :
    « La strophe est un système clos dans lequel chaque homophonie finale trouve son écho à l’intérieur de ce système. C’est pourquoi les tercets d’un sonnet régulier (abba – abba – ccd – ede ou eed) ne sont pas à proprement parler des strophes : aucun d’entre eux n’offre un système complet de rimes. La démarcation des groupes de vers par un blanc ne constitue donc pas un critère définitionnel suffisant.
    On ne peut pas non plus parler de strophe dans le cas de rimes plates ou suivies (aabb), parce que ce mode de succession des rimes ne donne pas une impression de clôture. Le distique plat (aa) n’est donc pas une strophe au sens strict.
    Par conséquent il ny a de strophe qu’à partir du quatrain embrassé (abba) ou croisé (abab). Au-delà du quatrain, la strophe peut jouer sur deux rimes ou plus. »
    Une fois dépassée l’aspect un peu rébarbatif, je trouve le propos très intéressant. J’avais par exemple complètement oublié que les deux tercets du sonnet ne forment pas une strophe.
    Cela dit, Claudio, ces explications ne peuvent empêcher le poète d’agencer ses vers comme il l’entend, la règle, impérative celle-là je crois, étant qu’ils soient poétiques…

  • Marie France Genèvre

    Oui Zaz, tout à fait d’accord.

    C’est très instructif de lire ces commentaires.

    Après, la difficulté c’est de garder sa place au fond (ou inspiration) qui doit rester le premier élan de l’écriture.

    Et ne pas l’oublier pour la forme quand on se mélange un peu les crayons (et tant pis pour les maladresses, à la limite, qui s’estomperont avec la pratique)

    Le tout: concilier les deux (ça donne le trac)

  • Concilier les deux est justement très intéressant et très jouissif. Je considère que parvenir à exprimer ce que l’on a sur le coeur dans un cadre un peu contraignant pour la forme oblige à se détacher un peu de son propre nombril et donc à donner à son texte un peu de hauteur. Mais c’est un avis tout à fait personnel qui n’engage que moi.

  • Joelle di SANGRO

    Cet échange est des plus intéressants.

    Je crains cependant que de tels exraits ne rebutent nos « commençants » car, si explicites soient-ils, leur rigueur est assez, ( excusez-moi)…ennuyeuse…et je crains que le poète peu aguerri ne se lasse trés vite de cette lecture.

    Aussi, une autre question se pose: comment enseigner ces règles de prosodie de manière plus décontractée, ( si ce n’est ludique), un enseignement plus  » soft », si ce n’est de le faire au coup par coup, comme c’est le cas pour ce poème?

    Je crois observer que depuis la proposition faite en ce sens, aucun poète, à part Isa, n’a soumis son poème aux lecteurs.

    Peut-être pourrions-nous, épisodiquement, publier un poème, quel qu’il soit, en disant ce qui est bien ou mal en matière de prosodie?

    Chacun dispose, il me semble de poèmes  » inachevés ».Pourquoi ne pas les utiliser pour faire ce que nous venons de faire avec  » Lorraine blanche »?

    Ma proposition vaut ce qu’elle vaut, bien sur.

  • Oui, tu as raison Joëlle, je parlais d’ailleurs moi-même de rébarbatif dans mon commentaire. Cela dit, pour qui veut progresser en prosodie, mais seulement ceux-là, il faudra bien qu’ils s’y collent…
    Ta proposition est intéressante et pourra sans aucun doute trouver écho dans un prochain texte que Claudio m’a transmis avec la fameuse formule autorisant la critique argumentée.

  • Marie France Genèvre

    Oui, la poésie, c’est écrire ce que l’on a sur le coeur mais aussi transposer un ressenti quel qu’il soit.

  • claudio boaretto

    désolé, de graves problèmes médicaux de mes parents ne me laissent plus le temps de participer aux débats…. à plus tard, j’espère….

  • Marie France Genèvre

    Bon courage Claudio
    A bientôt

  • « Une strophe française est un groupe de vers libres formant un système de rimes complet. […]. Deux rimes plates consécutives, c’est-à-dire quatre vers dont les deux premiers sont sur une rime et les deux derniers sur une autre, détruisent le système et par conséquent la strophe. »
    « On ne peut pas non plus parler de strophe dans le cas de rimes plates ou suivies (aabb), parce que ce mode de succession des rimes ne donne pas une impression de clôture. Le distique plat (aa) n’est donc pas une strophe au sens strict. »

    J’ai bien lu ces extraits, mais j’avoue ne pas les bien assimiler…. En quoi quatre vers en rimes suivies détruisent le système ?

    En exemple ces quatre vers :

    La neige a recouvert la profonde Lorraine
    De l’épais manteau blanc que revêtent les reines
    Lorsqu’en France la mort leur fait prendre le deuil
    Couvrant de sa rigueur les joyaux et l’orgueil.

    Ils se suffisent à eux-même et l’impression de cloture à mon sens existe….
    Où est la destruction du système ?
    Je n’ai surement pas tout compris et ne demande qu’à savoir….

    Dernière publication sur Photos, Reportages, Chansons, Venise : PREMIERS ESSAIS DE MA FOCALE FIXE 35 mm ouverture 1.4

  • claudio boaretto

    Je répète ma question : En quoi quatre vers en rimes suivies détruisent le système ?
    Maurice Gramont et Frédéric Turiel doivent savoir de quoi ils parlent et vraisemblablement, il est quelque subtilité qui m’échappe….
    Si quelqu’un veut bien éclairer ma lanterne?… Je le dis sans ironie….

  • Je ne sais pas vraiment, Claudio, pourquoi quatre vers en rimes suivies détruisent le système.
    Moi qui n’ai pas un naturel particulièrement docile, lorsque mon maître en prosodie m’a dit : « pas de rimes plates dans une strophe ! », je n’ai pas cherché à savoir le pourquoi du comment, ou l’inverse, et j’ai obtempéré sans broncher. Il faut dire que mon maître n’était pas homme à supporter la contradiction !…
    En reprenant mes ouvrages de référence, il est dit que – mais je crains de lasser le lecteur avec ces développements abscons… – la strophe est un système clos dans lequel chaque homophonie finale trouve son écho à l’intérieur de ce système. C’est pourquoi les tercets d’un sonnet régulier ne sont pas des strophes car ils n’offrent pas un système complet de rimes. Les strophes seraient donc un système de rimes croisées ou embrassées. Dans les poèmes sans strophe en revanche, les rimes suivies sont tout à fait règlementaires. Il me semble que nos grands poètes ont respecté cette règle.

  • Claudio, j’aime tes interrogations qui ne « lâchent pas le morceau ». C’est sans doute ma formation finale de philosophe qui me donne ce penchant à me situer souvent sur les lignes de frontières et à aimer les questions en me méfiant de toute réponse définitive.
    Les règles ont un sens dans l’histoire, et c’est une transmission nécessaire. Cela ne signifie pas que l’on ne doive pas en percevoir l’intelligence, ni qu’on ne puisse pas s’autoriser à en franchir les limites tout en ayant perçu cette intelligence.

    Comme le fit Lobatchevski pour une géométrie où par un point extérieur à une droite on peut mener deux parallèles à cette droite ! Impossible n’est-ce pas ? Et pourtant, tout son système est cohérent et permet de calculer les trajectoires dans l’espace. Je prends volontairement un exemple dans un domaine dit « objectif », pour montrer que même dans ce domaine, la notion de cohérence est déterminante plus que toute notion de règle universelle. On en était pourtant bien certain, n’est-ce pas, qu’on ne pouvait mener qu’une seule parallèle à une droite par un point extérieur à cette droite !
    En poésie, domaine où la subjectivité est dominante, je serais tenté de dire, qu’en dehors des formes fixes sur lesquelles ont est d’accord, car elles sont définies arbitrairement comme telles et non discutables,(un sonnet est un sonnet, un rondeau un rondeau,etc. et il n’y a rien à redire), le critère déterminant tient dans cette cohérence dont l’expression ressentie est l’harmonie. Mais il est certain que cela se travaille de la même façon qu’en appliquant des règles à la lettre!
    En d’autres termes, je ne vois que des avantages à créer des « genres » à partir du moment où cette cohérence et cette harmonie ravissent l’oreille et l’esprit !

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