La neige a recouvert la profonde Lorraine
De l’épais manteau blanc que revêtent les reines
Lorsqu’en France la mort leur fait prendre le deuil
Couvrant de sa rigueur les joyaux et l’orgueil.
Ce vêtement d’hermine en fait la souveraine
Se parant d’innocence émouvante de peine
Ouvrant ses mains de givre en un geste d’accueil
Au chevalier gisant drapé dans un linceul.
Majestueuse dame irisée en ces larmes
Ton enfant te revient et tous ses frères d’armes
Lui rendent les honneurs de la chevalerie.
Ta parure est le seuil de cette immensité
Que franchit le poète avec l’éternité
Et je voudrais qu’il neige aux confins de ma vie.