Aide technique : pour ou contre ?

Suite aux commentaires très intéressants de Gérard DALSTEIN sur son poème «La vieille mine», j’aimerais soumettre une proposition.
En effet, j’ai constaté que rares sont les commentaires « techniques » sur la Prosodie dans le blog de la SPAF LORRAINE. Si un texte est remarquable, les commentaires et les louanges sont légion ; en revanche, s’il s’y trouve quelques anomalies au regard des règles de la prosodie française, tout le monde reste coi, de peur, peut-être, de blesser ou fâcher l’auteur du poème incriminé. Ce texte alors se retrouve souvent sans commentaire.
Personnellement, je suis très demandeur de ces critiques techniques, même si parfois elles peuvent piquer la bête fierté de « soi-m’aime ». Car je pense qu’elles feraient prendre conscience à certains, parmi lesquels je me compte, des écueils à éviter et aideraient ceux qui le souhaitent à progresser… On pense parfois, en toute bonne foi, avoir composé des vers classiques alors qu’il n’en est rien. Je regrette donc beaucoup que les « experts » en prosodie ne fassent pas profiter les adhérents de leur « science » dans ce domaine.
Que l’on ne touche pas au fond, OK, mais la forme ? La maitrise de la forme n’est-elle pas l’apanage de l’artiste ? Or si la forme est médiocre, le fond touche le fond et le poème n’aura pas l’impact espéré par son auteur.
En tant que membre de la Société des Poètes et Artistes de France, je trouverais fort à propos qu’un peu de solidarité technique se manifeste sur ce blog de manière partagée et ouverte à tous ceux qui le désirent.
Ceux qui, par choix, écrivent en « vers libérés » ou en « néo-classique », pourraient bien sûr ne pas vouloir de remarques sur la forme de leurs poèmes. Cela, bien sûr, est respectable. Ceux en revanche qui cherchent manifestement à s’exprimer en « classique » pourraient, s’ils le souhaitent, recevoir les avis et conseils des maîtres, des forts en thème, des spécialistes que la SPAF Lorraine compte dans ses rangs, s’ils veulent bien nous consacrer un peu de leurs temps.
J’aimerais connaître l’avis des autres membres de la SPAF sur ce sujet et, pourquoi pas, proposer un sondage ?

Claudio BOARETTO

15 Réponses à “Aide technique : pour ou contre ?”


  • je te remercie de ce que tu dis et ne peux qu’y adhérer , étant moi-même demandeuse de cette technique classique et aidée avec beaucoup
    de patience…
    En effet il faut vouloir se remettre en question, pour certaines parties de ses écrits, vouloir apprendre, comprendre* ( c’est parfois long*) admettre que l’on ne sait pas , ce qui est mon cas
    ( en classique) je commence à percevoir gràce à des conseils judicieux et répètés sans cesse, je recommence , et je recommence.. sans perdre un seul instant la trame de ce que je veux dire..
    Je remet mon travail avec l’humilité qui s’impose…
    Par contre je ne perds pas un seul instant mon âme de vue ( dans les écrits) il m’arrive bien souvent d’écrire en vers libres, mais maintenant je suis heureuse de comprendre et de connaitre aussi « le classique » ce fût , c’est pour moi un enrichissement …
    cela m’a ouvert les yeux, je n’ai jamais été un seul instant vexée d’une remise en question sur la technique, au contraire..
    j’y ai trouvé la lumière par les explications de celui qui a eu la bonté de me les donner souvent, encore et encore ….
    Par contre pour moi tout peut être poésie et je n’ai ni le droit ni la capacité de « juger » ce que fait autrui..j’aime ou pas , c’est juste une affaire de gout…et de compréhensin de l’autre, de sa personnalité, de ce qu’il veut dire..
    j’aime tous les styles et souvent je suis surprise par telle ou telle forme..
    Si moi je m’évertue à comprendre et à faire le classique, je comprends que cela rebute certains, car c’est difficile, il faut le vouloir et y trouver une jubilation, lorsque votre correcteur et confident vous dit » ça y est tu y es arrivée » QUEL diplôme alors ! celui là va droit au coeur.
    Mais, il faut pour celui qui apprends de la patience, de la pédagogie et ça cela ne s’apprends pas.. on a ou pas ce don.
    Je remercie mille fois cette personne qui a su patiemment me guider pas à pas ..
    katy

  • Marie France Genèvre

    Tout à fait d’accord Claudio.
    Très utile pour progresser

    Voir sous quelle forme

    et que le poème soit précédé d’un sigle (je ne sais pas Zaz, une feuille, une plume- comme au Buffalo…si c possible) pour ceux qui souhaitent ces conseils techniques, (éventuels)
    Par exemple

    Les « Maîtres », on les connaît, qu’ils n’aient pas non plus l’impression de s’y coller tout le temps…
    que ce ne soit pas systématique
    et les « Padawan » pourraient faire montre de leurs progrès en s’essayant à commenter à leur tour…

    Bref, à voir ensemble

    C vrai que ce serait un bon moyen pour ceux qui veulent progresser, s’améliorer. Quand on travaille en solitaire, on peut tourner en rond sans savoir ce qui cloche et s’essoufler, là, ça crée une dynamique de l’entraînement (dans tous les sens du terme)

    Ca me semble tout à fait « associatif »

  • Plutôt qu’un sigle qui risquerait de n’être pas reconnu par le blog qui manque parfois de souplesse, l’auteur du poème pourra écrire, à la fin de son texte : « Merci pour vos avis et conseils » ou quelque chose du genre.
    Je tiens à signaler, pour autant que je puisse compter parmi les « maîtres », qu’en tant que professionnelle de l’écrit, je ne pourrai intervenir sur le blog ; en effet, j’ai régulièrement des clients qui me rémunèrent pour ce type de conseil. Bien sûr, il n’est pas exclu que j’inscrive un petit commentaire ou même que je réponde brièvement en privé, comme je le fais déjà sur sollicitation de certains d’entre vous, à une ou deux questions techniques, mais pas d’analyse détaillée. Je laisserai donc Joëlle, Gérard et Jean-Jacques pour ne citer qu’eux, tenir ce rôle de conseillers sur le blog s’ils le souhaitent.

  • Ce seront plutôt Gérard et Jean-Jacques qui tiendront ce rôle, s’ils le veulent bien!

    Mais il me semble que Gérard le fait déjà avec beaucoup de délicatesse!

  • Marie France Genèvre

    Oui, nickel l’annotation en fin de poème.

    Eh oui, c’est sûr ça doit rester indicatif et ponctuel, sinon, on change d’appellation « SPAF » Société Pour Apprendre à Faire des poèmes…eh bien non…ce n’est pas non plus une école

    A voir.

    Les conseils peuvent être généraux en plus et ça doit rester libre

  • Merci Claudio de cet « appel » qui recouvre exactement ce que je suis entrain de vivre de mes premiers pas dans le jury de la SPAF Lorraine.Ce service, ça fait bouger.

    Lorsque j’ai accepté de faire partie du jury, ce qui n’a pas été facile en raison de mes contraintes au niveau des disponibilités, j’ai été confronté, en lisant les manuscrits, à une sorte d’appel intérieur, qui a provoqué, durant la période estivale un peu plus calme, quelques commentaires de ma part sur le blog.
    J’ai bénéficié de conseils dans mes débuts de présentation de concours, il y a maintenant une trentaine d’années; j’en ai fait mon profit et je garde une reconnaissance continue pour les personnes qui me le sont prodigués, dont Hélène Vestier. On peut aussi trouver conseil chez les poètes disparus en entrant en relation avec leurs écrits dans une certaine empathie, c’est à dire que l’on laisse tomber le « moi » pour respirer de la vie qu’ils communiquent. Et on, se laisse séduire.Mais alors, on veut entrer dans le « secret » de cette ineffable séduction.

    Là où je te rejoins bien, Claudio, indépendamment des besoins de conseil qui sont évidence, c’est sur l’absence totale de jugement. Une poésie, c’est sacré et nul n’a le droit de la corriger en quoi que ce soit. En droit, cela s’appelle une propriété intellectuelle. En langage plus humain, une émanation de l’être en tant qu’identité unique.
    Lorsque Hélène Vestier, après avoir mis le doigt sur une dissonance dans l’un de mes poèmes,m’a dit « pourquoi n’a tu pas plutôt écrit « … », elle n’a rien corrigé. J’ai seulement perçu en même temps qu’elle aimait la poésie, et qu’elle m’aimait poète. Et ça fait toute la différence avec les leçons « techniques ».
    Je n’aime pas beaucoup le mot technique, et je lui préfère « règle » par comparaison avec la « règle » des ordres monastiques, c’est à dire assise sur des fondements vivants, cohérents, et transmissible comme telle sans jamais se trouver obsolète.
    En fait, de quoi s’agit-il ? De bonheur. Oui, lorsque j’accompagne quelqu’un dans le domaine de la créativité, ce qui motive les énergies que je peux y consacrer, c’est bien le bonheur de celui qui va au bout de l’oeuvre et qui la trouve belle, sans complaisance, sans égocentrisme, parce qu’il a passé la barrière des contraintes pour retrouver la liberté. Car sans contrainte, point de liberté. Cela peut paraître paradoxal, mais les expériences partagées le confirment.

    Je ne tiendrai donc pas de rôle, je ne m’enfermerai pas dans une nouvelle structure de « conseillers ». Je peux simplement dire que je suis ouvert à toute demande qui concerne le fond de l’activité poétique, et de la prosodie en particulier avec sa dynamique et aussi ses possibilités d’adaptation à une évolution qui lui permettront de rester une « langue vivante », comme le fit le grand Hugo.

    Cette dynamique, c’est l’affaire de TOUS, et non pas de quelque personne plus avancées ou repérées comme telles et gardons nous bien d’instituer des aréopages. Chaque personne a sa sensibilité propre, et l’élan naturel des relations devrait permettre de fonctionner ensemble en amitié poétique, avec la joie de pouvoir, si c’est possible, amener celui ou celle qui vient partager son élan, vers toujours davantage de joie dans l’harmonie de ses textes.

    Comme le dit Marie-France, tout doit rester très libre comme si nous avions encore et toujours à apprendre à vivre ensemble dans des relations décontractées. L’enjeu, c’est du bonheur.Et si le échanges peuvent se faire quelquefois sur le blog, comme je tente de le faire parfois lorsque j’ai quelques disponibilités, ce serait profitable pour tous, car il y en a toujours plus dans plusieurs têtes que dans une seule.Et pour nos visiteurs, ce serait sans doute un point de repère positif.

    Il y a encore à dire, mais ce sera pour une prochaine fois. En conclusion je trouve strictement NECESSAIRE que nous puissions créer une forme d’émulation respectueuse des sensibilités de chacune et chacun. J’ai pas mal navigué en écriture, jusqu’à l’écriture automatique que je pratique encore. La guerres des genres n’aura pas lieu.

    Mon adresse courriel n’est pas plus secrète que mon téléphone à Villers-les-Nancy où je suis dans l’annuaire. gerard.dalstein@laposte.net.Mais je crois que le passage par le blog peut constituer dans la majorité des cas une solution plus aux répercussions plus larges.

  • J’aime beaucoup cette phrase, Gérard : « sans contrainte, point de liberté ». Je suis tout à fait d’accord car je pense qu’il faut en effet avoir connu et vaincu les contraintes pour apprécier la liberté. Et le sentiment de liberté n’est pas exclu au sein même des contraintes.
    Comme toi, j’ai bénéficié d’aide dans mes débuts en écriture et je pense que tout auteur ne peut que trouver bénéfiques l’avis et le conseil des autres et a donc tout intérêt à s’ouvrir au regard des autres même si, comme l’a si joliment écrit Claudio, c’est parfois un peu difficile pour la fierté de « soi-m’aime ».

  • Marie France Genèvre

    la contrainte du cadre technique pour libérer le talent…la création

    Il y a besoin de conseils jusqu’à savoir se situer
    sans ça, on stagne dans les maladresses
    D’ailleurs, on les recherche pour répondre à des questions que l’on se pose quand on ne connaît pas encore telle ou telle règle

    Oui, ça peut être des questions-réponses aussi sur des thèmes (la ponctuation en poésie, les choses à éviter, les maladresses courantes, les grosses erreurs, etc…par exemple)

    Bonne journée

  • Claudio Dante Enzo Boaretto

    Je souscrits complètement au commentaire de Gérard DALSTEIN qui tire mon modeste propos vers le « Haut »….
    Avant de tirer quelque conclusion que ce soit sur ce sujet, j’aimerais connaitre l’avis d’autres membres de la SPAF qui pour lors restent silencieux…
    Ouvrons le dialogue….

  • Claudio Dante Enzo Boaretto

    Je suis étonnamment surpris du silence assourdissant des adhérents….
    (Merci à Monsieur Pléonasme et Monsieur Oxymore qui m’ont aidé à l’écriture de ce petit commentaire)

  • Aprés monsieur Pléonasme et Monsieur Oxymore devons-nous rencontrer Madame Omerta ?

    Cela dit, une autre devise affirme :  » Qui ne dit rien consent »!

    La pensée de Marie-France stipule précisément que: les conseils peuvent être généraux en plus et ça doit rester libre »

    Peut-être faudra-t-il attendre qu’un des nôtres demande à la suite de la publication de son poème, qu’il soit  » soumis au conseil général et pas placé en garde à vue?

    ( je rigole!…)

  • J’écrivais il y a quelques minutes « Il suffisait d’un juste pour sauver Sodome ».

    Et nous aurons sans aucun doute encore sur le blog plus d’un beau poème et plus d’une personne qui aura à coeur de perfectionner son écriture, et de redire oui à son attrait pour l’excellence.
    Pour ma part, je persiste et je signe.
    Peut-être, sûrement, faudra t-il du temps, et il est illusoire de croire inverser des tendance d’un coup d’un seul. Un an…dix ans…? Qu’importe ! Les bâtisseurs des cathédrales savaient qu’ils ne verraient jamais l’aboutissement de leur rêve, et cela n’altérait rien de leur foi, au contraire.
    Et, même disparus comme ces poètes dont les chansons courent toujours dans les rues, leur témoignage palpable reste un défi pour notre époque.

    Dans cet esprit, je garde depuis longtemps en guise de viatique ce merveilleux message de Guillaume d’Orange : »Point n’est besoin d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer »

    Haut les coeurs !

  • êtes vous certain Gérad que votre adresse mail se termine par mais ???
    je pense que vous avez laissé ce mot sans le vouloir, je dis cela pour les personnes qui voudraient vous écrire à cette adresse
    à corriger sans le « mais  »
    amicalement
    katy

  • Marie France Genèvre

    Oui, Gérard, tout à fait

  • C’est une maladresse de ma part. J’ai simplement ajouté le mais…pour encourager les échanges par la voie du blog plutôt qu’en interactions personnelles. Le mais signifie également que je ne refuse pas des échanges directs, dans la limite bien sûr de mes disponibilités, ce qui signifie que les réponses mettront quelquefois un peu de temps, sans toutefois se compter en mois !

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