L’automne est arrivé soudain sans crier gare,
Il a laissé l’été dans un grand tourbillon,
Recouvert la cité d’une écharpe bizarre,
Et pâli le soleil dès son premier rayon.
Il a jauni les feuilles et noirci le ciel lourd,
Et l’aube qui se lève est chargée de tristesse,
Car elle sait que rôde un janvier alentour,
D’un automne morne et triste, dépourvu de noblesse.
Le brouillard s’est dissout, laissant place à l’ondée
Qui semble tant noyer et le ciel et la terre,
Mais l’été se refuse à plonger dans l’éternité,
Et juillet ne veut pas que si vite on l’enterre.
Il vibre encore au fond de mon âme fidèle,
Ressuscité sans cesse par d’autres souvenirs,
Qui le rendent à mon coeur pour toujours éternel,
Son règne ne s’éteindra qu’avec mes jours finis.
Tu peux donc arriver, pauvre et sombre automne,
Pour effacer les traces d’une si belle saison,
Car ta flamme glacée ne réchauffe personne,
Celle du souvenir te fera entendre raison.
Oui, dès le premier quatrain, j’étais bien parti avec vous dans un rythme qui allait m’emmener dans votre poésie jusqu’à l’envoi final, ce dernier vers souvent très difficile qui ferme la porte à tout autre tout en ouvrant celle de la rêverie.
Je me pose une question, ici comme ailleurs : pourquoi les poètes, à un certain moment, se mettent à rompre le rythme et l’harmonie d’un texte pourtant prometteur ?
Lorsque je lis une poésie qui part en forme classique, ou tout du moins qui en adopte pour une grande part la prosodie, je ne m’amuse pas à compter le nombre de pied. Les « fractures » s’imposent à la lecture.
je vais lasser sans doute en disant et redisant sans cesse : mais pourquoi, pourquoi ne pas aller au bout de la logique qui a donné le premier élan en forme classique? Je ne dirais même pas que c’est dommage, car une fois écrite, à part quelques exceptions de textes qui s’imposent comme si une voix externe nous le dictait, n’en est pas pour autant gravée dans le marbre. Si vous travaillez un peu, et il suffit de peu car toute la matière y est, quelques vers qui rompent le rythme (je prends l’exemple les 1er et dernier vers du dernier quatrain avec « sombre automne » où à la diction on trébuche sur le hiatus, et un dernier vers de quatorze pieds sans élision possible qui puisse rétablir le rythme
Je crois que nous pouvons, à travers nos reflets, mieux avancer ensemble dans l’expression de nos attentes, de nos encouragements, de nos conceptions, enfin tout ce qui constitue des interactions bienveillantes ce qui ne signifie pas complaisantes.
A ta plume et à nos plumes !
Dans tous les cas , moi j’aime beaucoup votre texte Rosaria.. bien que pour moi l’automne soit un enchantement éblouissant
cordialement
Katy