J’ai déjà vu cette oeuvre « en vrai », et en y regardant de plus près, je crois me souvenir que le jeune garçon porte sur la tête, en guise de coiffe, un sac en toile de jute. Et regardez bien la grange en arrière-plan.
Cela me rappelle l’époque de mon enfance, de la rentrée des classes, de l’automne, où nous allions aider nos parents et familles à la récolte des pommes de terre en automne. Il fallait les sortir, les trier, les laisser sécher sur le champ, puis les ramasser et les ranger dans ces sacs en toile de jute. Leur odeur m’est encore présente à la minute où j’écris ces lignes.
Lorsque survenait une averse, nous prenions un sac et le pliions (comme sur le tableau) pour en couvrir nos têtes et nous protéger de la pluie. Les hommes, préposés au transport des sacs, s’en couvraient également pour se protéger la tête de la terre qui filtrait à travers la texture en jute.
Odeurs d’averse et de terre mêlée, le temps était celui de la rentrée scolaire. Celui aussi de la promesse et des terres nourricières, des récoltes qu’on engrangeait pour la subsistance d’une longue année… du travail de la terre, de la ferme, auxquels aucun enfant ne pouvait échapper.
C’était ma contribution au double thème de la rentrée et des chroniques-souvenirs, lancé par Joelle, avec en prime le commentaire d’une toile. Trois en un !
Bonne rentrée à ceux qui rentrent… Belle journée à tous !
« Tu nous parles d’un temps que les moins de cent ans ne peuvent pas connaître-eee » !
Mais tu en parles si bien qu’il m’a effectivement semblé sentir l’odeur très caractéristique de la terre en lisant ton commentaire.
En revanche, je suis étonnée d’apprendre que le personnage du tableau est un garçon ! Je pensais que c’était une fille !
Mais peut-être Armand a-t-il raison, puisque l’explication qu’il donne de cette coiffure est aussi plausible pour un garçon que pour une fille.
J’avais d’emblée pensé à une fille car un portrait de Bernadette SOUBIROUS, ( Ste Bernadette ) est assez identique à celui de la toile, mais qui sait ?…
En tout cas, Armand, l’évocation de tes souvenirs a fait resurgir en moi une foule de choses! ( et je ne dois certes pas être la seule dans ce cas!)
Moi aussi, Isabelle, je pensais que c’était une fille. l’habillement peut-être qui semble être plutôt féminin, mais, en 1882, y avait-il une grande différence entre les filles et les garçons de cet âge. Et surtout, ce qui m’a convaincu, c’est ce regard en coin, ne l’as-tu pas remarqué Armand ? Il y a là quelque chose de féminin … je crois ! Au fait, en 1882 (c’est la date de cette oeuvre), les filles de la campagne allaient-elles à l’école ?
1882, c’est aussi la date de la loi Jules Ferry … alors, le mystère demeure.
Une autre oeuvre du maître, titrée « Pauvre Fauvette » montre un enfant couvert du fameux sac de jute, mais, ce n’est pas le même visage.
Moi, je n’ai rien vu « en vrai » … Ah, si on n’avait pas Internet ! !
Le commentaire de Claudio me laisse perplexe… Je pensais qu’il s’agissait d’un dessin au crayon. Il m’a envoyé la photo de la toile en couleur, que j’ai également trouvée sur Internet. Mais je suis prudente (on a vu des colorisations de photos en noir et blanc…). J’ai donc demandé l’avis d’une amie qui s’y connaît en art. Je vous tiens au courant.
Pour la question du sexe, il semblerait bien qu’il s’agisse d’une petite fille (je suis d’accord avec l’analyse de Pierre !).
Alors qu’il s’agit d’un regard un peu timide, même pas furtif , empreint d’une grande douceur !
Oh, Pierre, je suis choquée! Je lève la bannière de la femme outragée! et j’attends tes excuses les plus aplaties!
( je plaisante, bien sur )…Mais…par contre, je m’interroge vraiment au sujet du personnage que l’on entrevoit à peine sous le porche: son allure est ambigüe…épie-t-il l’enfant, ou l’accompagne-t-il du regard ?
Cherche pas, Zaz, c’est une peinture à l’huile…. On reconnait très bien le style, le sujet et les couleurs propres à Bastien-Lepage, natif de Damvillers où j’ai demeuré quelques années….
De ses très beaux tableaux sont aussi exposés au musée de la Princerie à Verdun….Et c’est bien une fille sur le tableau….
C’est l’ex-directeur de la culture de la ville de Verdun qui cause….
voici un descriptif de cette peinture :
Artist Bastien-Lepage, Jules (French painter, printmaker, and sculptor, 1848-1884)
Title Going to School
Date 1882 (dated)
Material oil on canvas
Measurements 80.9 x 59.8 cm
Inscription front lr ‘J.Bastien-Lepage dAmvillers 1882′
Description This half-length picture of a girl shows her moving across the painting to the left, looking straight out. The sun has broken through but the glowering sky suggests that a heavy fall of rain has just passed over. In the background an old man still shelters in a doorway. Her makeshift headdress, made from a sack which possibly once held wool, would have indicated her lowly status to the nineteenth century viewer.
Dernière publication sur Photos, Reportages, Chansons, Venise : AU PIED DE MON ARBRE
D’accord, Joëlle, c’est bien un regard un peu timide mais emprunt d’une « grande douceur » … donc féminin ! !
Si « regard en coin » est compris comme étant le contraire d’un regard de franchise, alors, j’accepte de m’amender, car ce n’était pas le sens de mon propos.
C’est l’expression que j’ai choisie, j’aurais pu dire aussi regard en coulisse, pour qualifier ce regard que tout homme connaît ou a connu : un regard féminin glissé vers lui et qui n’a rien de faux, un regard qui est parfois l’ultime marque d’intérêt … Mais, je le concéde, on peut l’appeler autrement comme on peut appeler autrement l’aurore, l’embellie ou le dernier et intime rayon d’un soleil couchant.
Suis-je pardonné ?
Un regard en dit toujours long , qu’il soit en biais en coulisse , en face , en dessous …interrogatif , doux, direct, amusé …
un regard parfois dit tout ce que l’on n’ose dire et un regard c’est toute la pensée du moment, l’humeur interne …qui s’émane de lui ..
les hommes comme les femmes nous avons tous de ces regards.
sur certains regards tout est dit.
katy
Pour ce qui s’agit du regard en coin, celui qui m’a le plus parlé est celui de la gitane dans: » le tricheur à l’as de carreau » (ou de pique, car j’ai eu le bonheur de pourvoir admirer les deux côte à côte ), de George de La Tour.
Et c’est bien d’une femme qu’il est question…Ce qui prouve tout de même que lorsque les femmes s’y mettent!…
Cette oeuvre est superbe et il faut souligner ici le soin qu’apporte Isa à la présentation de chaque thème.
De même ce poème de Prévert qui vient si joliment nous rappeler certains souvenirs, peut-être.
En tout cas, trouver durant tout ce mois cette oeuvre de BASTIEN-LEPAGE en page d’accueil du blog me sera un vrai plaisir.
Merci Joëlle.
Cela fait partie des plaisirs de l’administrateur !
J’ai déjà vu cette oeuvre « en vrai », et en y regardant de plus près, je crois me souvenir que le jeune garçon porte sur la tête, en guise de coiffe, un sac en toile de jute. Et regardez bien la grange en arrière-plan.
Cela me rappelle l’époque de mon enfance, de la rentrée des classes, de l’automne, où nous allions aider nos parents et familles à la récolte des pommes de terre en automne. Il fallait les sortir, les trier, les laisser sécher sur le champ, puis les ramasser et les ranger dans ces sacs en toile de jute. Leur odeur m’est encore présente à la minute où j’écris ces lignes.
Lorsque survenait une averse, nous prenions un sac et le pliions (comme sur le tableau) pour en couvrir nos têtes et nous protéger de la pluie. Les hommes, préposés au transport des sacs, s’en couvraient également pour se protéger la tête de la terre qui filtrait à travers la texture en jute.
Odeurs d’averse et de terre mêlée, le temps était celui de la rentrée scolaire. Celui aussi de la promesse et des terres nourricières, des récoltes qu’on engrangeait pour la subsistance d’une longue année… du travail de la terre, de la ferme, auxquels aucun enfant ne pouvait échapper.
C’était ma contribution au double thème de la rentrée et des chroniques-souvenirs, lancé par Joelle, avec en prime le commentaire d’une toile. Trois en un !
Bonne rentrée à ceux qui rentrent… Belle journée à tous !
« Tu nous parles d’un temps que les moins de cent ans ne peuvent pas connaître-eee » !
Mais tu en parles si bien qu’il m’a effectivement semblé sentir l’odeur très caractéristique de la terre en lisant ton commentaire.
En revanche, je suis étonnée d’apprendre que le personnage du tableau est un garçon ! Je pensais que c’était une fille !
Bonjour Zaz….
Pourquoi n’as pas tu mis le tableau en couleur ?….
Ce serait quand-même plus sympa et plus fidèle au talent de l’artiste, non ?….
Je te l’envoie par mail….
Dernière publication sur Photos, Reportages, Chansons, Venise : AU PIED DE MON ARBRE
Euh…moi-aussi…
Mais peut-être Armand a-t-il raison, puisque l’explication qu’il donne de cette coiffure est aussi plausible pour un garçon que pour une fille.
J’avais d’emblée pensé à une fille car un portrait de Bernadette SOUBIROUS, ( Ste Bernadette ) est assez identique à celui de la toile, mais qui sait ?…
En tout cas, Armand, l’évocation de tes souvenirs a fait resurgir en moi une foule de choses! ( et je ne dois certes pas être la seule dans ce cas!)
Moi aussi, Isabelle, je pensais que c’était une fille. l’habillement peut-être qui semble être plutôt féminin, mais, en 1882, y avait-il une grande différence entre les filles et les garçons de cet âge. Et surtout, ce qui m’a convaincu, c’est ce regard en coin, ne l’as-tu pas remarqué Armand ? Il y a là quelque chose de féminin … je crois ! Au fait, en 1882 (c’est la date de cette oeuvre), les filles de la campagne allaient-elles à l’école ?
1882, c’est aussi la date de la loi Jules Ferry … alors, le mystère demeure.
Une autre oeuvre du maître, titrée « Pauvre Fauvette » montre un enfant couvert du fameux sac de jute, mais, ce n’est pas le même visage.
Moi, je n’ai rien vu « en vrai » … Ah, si on n’avait pas Internet ! !
Le commentaire de Claudio me laisse perplexe… Je pensais qu’il s’agissait d’un dessin au crayon. Il m’a envoyé la photo de la toile en couleur, que j’ai également trouvée sur Internet. Mais je suis prudente (on a vu des colorisations de photos en noir et blanc…). J’ai donc demandé l’avis d’une amie qui s’y connaît en art. Je vous tiens au courant.
Pour la question du sexe, il semblerait bien qu’il s’agisse d’une petite fille (je suis d’accord avec l’analyse de Pierre !).
Comment ça, regard en coin?
Et qui aurait quelque chose de féminin ?…
Alors qu’il s’agit d’un regard un peu timide, même pas furtif , empreint d’une grande douceur !
Oh, Pierre, je suis choquée! Je lève la bannière de la femme outragée! et j’attends tes excuses les plus aplaties!
( je plaisante, bien sur )…Mais…par contre, je m’interroge vraiment au sujet du personnage que l’on entrevoit à peine sous le porche: son allure est ambigüe…épie-t-il l’enfant, ou l’accompagne-t-il du regard ?
Cherche pas, Zaz, c’est une peinture à l’huile…. On reconnait très bien le style, le sujet et les couleurs propres à Bastien-Lepage, natif de Damvillers où j’ai demeuré quelques années….
De ses très beaux tableaux sont aussi exposés au musée de la Princerie à Verdun….Et c’est bien une fille sur le tableau….
C’est l’ex-directeur de la culture de la ville de Verdun qui cause….
voici un descriptif de cette peinture :
Artist Bastien-Lepage, Jules (French painter, printmaker, and sculptor, 1848-1884)
Title Going to School
Date 1882 (dated)
Material oil on canvas
Measurements 80.9 x 59.8 cm
Inscription front lr ‘J.Bastien-Lepage dAmvillers 1882′
Description This half-length picture of a girl shows her moving across the painting to the left, looking straight out. The sun has broken through but the glowering sky suggests that a heavy fall of rain has just passed over. In the background an old man still shelters in a doorway. Her makeshift headdress, made from a sack which possibly once held wool, would have indicated her lowly status to the nineteenth century viewer.
Dernière publication sur Photos, Reportages, Chansons, Venise : AU PIED DE MON ARBRE
Alors là, je m’incline !!!
D’accord, Joëlle, c’est bien un regard un peu timide mais emprunt d’une « grande douceur » … donc féminin ! !
Si « regard en coin » est compris comme étant le contraire d’un regard de franchise, alors, j’accepte de m’amender, car ce n’était pas le sens de mon propos.
C’est l’expression que j’ai choisie, j’aurais pu dire aussi regard en coulisse, pour qualifier ce regard que tout homme connaît ou a connu : un regard féminin glissé vers lui et qui n’a rien de faux, un regard qui est parfois l’ultime marque d’intérêt … Mais, je le concéde, on peut l’appeler autrement comme on peut appeler autrement l’aurore, l’embellie ou le dernier et intime rayon d’un soleil couchant.
Suis-je pardonné ?
Oh que oui, Pierre! C’est si joliment tourné…
Mais lorque tu dis: » un regard qui est parfois l’ultime marque d’intérêt », il peut aussi être parfois la première marque d’intérêt…et là…
Un regard en dit toujours long , qu’il soit en biais en coulisse , en face , en dessous …interrogatif , doux, direct, amusé …
un regard parfois dit tout ce que l’on n’ose dire et un regard c’est toute la pensée du moment, l’humeur interne …qui s’émane de lui ..
les hommes comme les femmes nous avons tous de ces regards.
sur certains regards tout est dit.
katy
Au fait, Pierre:
Pour ce qui s’agit du regard en coin, celui qui m’a le plus parlé est celui de la gitane dans: » le tricheur à l’as de carreau » (ou de pique, car j’ai eu le bonheur de pourvoir admirer les deux côte à côte ), de George de La Tour.
Et c’est bien d’une femme qu’il est question…Ce qui prouve tout de même que lorsque les femmes s’y mettent!…