Sur le chemin de la rivière
Poussent genêts et serpolets
Le sable vole devant nos pieds
Les papillons dans la lumière
Ont des ailes enluminées.
Il nous faudra encore marcher
Sur le chemin étroit que bordent
Des lianes épaisses comme des cordes
Nouées aux branches des noisetiers
Où de petits oiseaux s’accordent.
Et puis nous entendons au loin
Chantant d’une voix cristalline
L’eau, ou peut-être l’Ondine.
J’y plongerai mes mains, mes pieds
Dans l’eau aux reflets opaline.
Cherchant des yeux l’ombre des saules
Nous hâtons le pas vers la rive
Le bruit de la rivière m’enivre
Une libellule sur mon épaule
Des ailes, indique de la suivre.
Je découvre enfin la rivière
Claire elle est, sur son lit de galets
Sur son bord, j’aime me poser…
Mon regard va de pierre en pierre
Où poussent des roseaux clairsemés.
Toi et moi, assis sous l’ombrage
En fumant, la regardons couler
Rafraîchissante à nos pieds
Farouche et joliment sauvage
Elle va, rapide et indomptée.
(extrait de « Ames qui vivent » 2007)
Gérard, j’ai lu avec beaucoup d’attention, avant de les valider, les commentaires, régidés avec élégance et modération selon la formule consacrée du blog, que tu as déposés sur les deux derniers poèmes publiés.
Ils reprennent en substance des propos distillés récemment de façon trop abrupte par des internautes étrangers à la SPAF qui n’hésitaient pas à tremper leur plume dans le vitriol.
Aussi, j’espère que tes critiques et conseils ne blesseront pas les poètes concernés. Il est vrai que tu es un des nôtres et un des piliers de la SPAF Lorraine tandis qu’on ignorait tout de l’éventuel talent poétique des internautes qui ne se gênaient pas pour critiquer sans prendre les précautions oratoires dont tu as entouré ton message.
Nous en avons déjà parlé en privé, je partage tout à fait ton point de vue qui consiste à ne pas hésiter à remettre son ouvrage sur le métier et, pour ceux qui manifestent dans leur écriture un goût évident pour la forme classique, à aller au bout de leur effort.
J’espère donc que les avis et conseils, venant de toi dont le talent et le travail ne sont plus à démontrer, seront bien perçus, sinon suivis.
J’ignore s’ils seront bien reçus et encore plus suivis. Je relate une expérience qui m’a fait sinon évoluer dans la relecture de mes écrits et les remises en questions qui les ont suivies, mais en tous cas changer un peu de regard. Et à 62 « balais », avec quasiment 50 ans d’écriture en tous genres(là je ne me trompe pas dans les chiffres car il est vrai que je n’ai pas eu de prix en 1883) j’ai parfois des envies d’accompagner un peu des personnes sur une route qui m’a été bénéfique. J’ignore leur âge et tout et tout, et c’est bien pour ce type d’échange, en dehors de toute image et projection sur la personne. La critique, ça ne m’intéresse pas. Mais l’amitié en poésie, si ! J’en ai bénéficié, et sans vouloir « rendre » ce que j’ai reçu, il y a une forme de fidélité à essayer de le transmettre, à ma mesure. Voilà le fond, s’il pouvait y avoir des états d’âme, et je ne veux pas risquer d’allumer les feux passés du blog. Mais me taire quand je sens des richesses, je ne sais pas le faire. Bref, ce qu’il y a à retenir dans la dynamique, c’est bien la notion de richesse. Ce qui nous fait bouger dans ce sens, même si le premier mouvement est un peu rude, ça s’appelle de la Vie.
Merci à Gérard Dalstein, qui avec tact et doigté, apporte aux auteurs du blog (et à ses lecteurs) ses remarques et ses conseils, sans être péremptoire ni définitif.
Armand Bemer, délégué régional
J’aime beaucoup cette image d’un texte qui, peaufiné » écrira à son auteur ce qu’il veut lui dire », tant il est vrai que j’ai souvent ressenti, au fil de l’écriture, cette imprEssion que le texte » m’échappait » pour devenir « autre chose »,( souvent de mieux.)
Il s’agit là d’un vécu difficile à décrire et Gérard l’a fait de trés belle façon.