Peut-être avez-vous vu cette vieille maison,
Qui borde le chemin menant à la rivière ?
Ne soyez pas déçu par son air d’abandon,
Ni par ses volets clos, hostiles à la lumière.
Car si elle est fermée, ainsi qu’un vieux coffret,
C’est qu’elle contient tant de ces heures précieuses
De ces morceaux de vie qu’elle garde secrets,
Et qui dorment ici comme des choses pieuses.
Mais cette vieille maison, je l’ai connue joyeuse,
Ses vieux murs résonnants de rires et de chansons,
Elle abritait alors une famille heureuse,
Ce vieux toit voyez-vous était notre maison.
Trois enfants ont grandi dans cet humble logis
Leur enfance, et plus tard leurs rêves de jeunesse
Je sais où les trouver, ils sont restés ici
Si souvent évoqués par moi avec tendresse.
Je suis seule aujourd’hui avec mes souvenirs,
Un à un m’ont quittée mes compagnons d’enfance,
Mais la vieille maison m’a gardé le sourire
Et sait me parler d’eux avec tant d’insistance.
Ne me dites pas que ce passé est mort,
Il est là, si vivant… et sur le seuil encore
Ma mère me sourit et m’attend peut-être.