Chère Europe, crains-tu de vivre insomniaque ?
Un symbole de paix gît au fond d’un carnier.
Refuses-tu de voir, par ton jeu casanier,
Des bataillons meurtrir la terre bosniaque ?
Une vague féroce, affreuse maniaque,
Se rit des Droits de l’Homme, hymne du prisonnier ;
Ce flot profanateur, fossoyeur rancunier,
Se nourrit d’un limon au goût démoniaque.
Dans ce conflit pénible aux putrides enjeux,
L’hydre érige la haine en un temple outrageux,
Fort de piliers humains, – viles caryatides – !
Souffres-tu cet enfer ? L’effroi que l’on ressent ?
Défais l’impur griffon d’où suppure, incessant,
Le fleuve du nazisme aux effluves fétides !