Pays où je rêvais d’aller à vos côtés,
Terre lointaine, île du vent sous le tropique,
Dont je sentais si fort le charme romantique,
Antilles adorées aux éternels étés…
Soleil brûlant, peaux colorées… mille beautés
Que je voyais dans vos prunelles exotiques,
Patois créole aux chauds accents, danses typiques,
Paradis où la mer offre ses voluptés…
Plages au sable fin, à la tiédeur du soir,
Lorsque la lune enfin baigne son doux visage
Dans l’onde reposée… Heure où sur le rivage
J’aurais aimé la nuit, auprès de vous, m’asseoir…
Pays du bout du monde où ma douleur est née ;
Puisque c’est là que vous m’avez abandonnée !
Simone PONSOT
Ce sonnet est charmant.
Il révèle la retenue, la pudeur, la délicatesse des dames du siècle passé.
Une peine profonde exprimée avec tristesse et douceur, ce qui lui donne plus de profondeur encore.
C’est cela aussi, être une femme et c’est très joliment exprimé.
Le dernier tercet de ce sonnet est très émouvant. La douleur de l’amour déçu est vraiment palpable malgré la pudeur et la retenue dont parle Joëlle. C’est d’ailleurs cette délicatesse dans l’expression écrite qui serre le coeur du lecteur alors qu’une violence verbale, certes compréhensible, l’aurait sans doute laissé plus indifférent à la peine suggérée.
Très joli.